mardi 5 octobre 2010

Souper sur l'herbe avec Aglaée

où l'histoire de la Bernache du lac - 4e partie

En revenant du travail, je me suis arrêtée au lac. J'avais hâte d'y être, j'avais même songé finir de travailler plus tôt. Quelle folie!

Elle y était.

J'avais apporté un coussin pour être plus confortable sur la roche.

-Je suis venue attendre tes amies avec toi, que je lui ai dit en m'assoyant.



Après s'être remise de sa surprise, elle a recommencé à manger le gazon... avec avidité. Elle m'avait l'air bien musclée vue sous cet angle.



De temps à autre, elle levait la tête et semblait surprise que j'y sois encore.



Même si on ne voit pas ses oreilles, ma Bernache a l'ouïe fine. Elle s'étire le cou dès qu'elle entends le moindre petit bruit inhabituel. Je ne comprenais pas pourquoi elle venait de le faire... je n'avais rien entendu. Je ne comprenais pas non plus pourquoi elle s'empressait soudainement d'aller à l'eau. C'était étrange car les seules autres fois où je l'avais vu avoir ce comportement, c'est qu'elle se sauvait car je m'étais trop approchée d'elle... mais là ce n'était pas le cas.



Devais-je craindre une présence? J'ai soudainement entendu un bruissement de feuilles dans la forêt derrière moi. Je n'osais pas me retourner. J'avais la trouille. Aglaée était déjà rendu quasiment au milieu du lac. Finalement, j'ai pris mon courage d'une main, j'ai glissé l'autre dans mon sac et j'ai agrippé... mon appareil photo.

Je n'ai rien vu. Après un moment, Aglaée est sortie du lac et s'est remise à manger le gazon.

Deux corneilles sont passées en poussant de gros cris. Elle s'est aussitôt laissée tomber au sol d'un coup, sans émettre un son. Comme si c'était une technique de camouflage. C'est la première fois que j'observais ce comportement.



Assise à l'observer dans ce silence, mes pensées se livraient bataille.
- Tu en as du temps à perdre, disait une voix du passé
- C'est une expérience unique, argumentait celle du présent

Plus tard, alors qu'Aglaée était retournée pour une baignade, j'ai entendu, très haut dans le ciel, un petit voilier d'outardes. Excitée, je l'ai regardée, elle regardait ailleurs, elle ne m'a même pas semblé réagir. Ça ne doit pas être encore le bon moment.

- Comment vas-tu Aglaée? que je lui ai demandé, inquiète.

Pas de réponse; Elle avait replié son cou sur son dos et fermé les paupières.



À demain Aglaée... ou peut-être pas.

7 commentaires:

  1. Cette bernache est très jolie mais ta plume se demarque nettement...
    Tes sympatiques textes feront bientôt en sorte que nous vroudrons tous adopter Aglaée lolll.
    Tes nombreux atelier d'écriture auront été d'une grande efficacité.
    Bravo Aly et continue de nous enchanté avec tes beaux récits. ;)

    RépondreSupprimer
  2. Merci beaucoup Anonyme qui sème des indices. ;-)

    RépondreSupprimer
  3. Tes photos son superbe. Pour etre franche, j'aurais pas cru tomber sous le charme en voyant ton article. J'ai l'envie soudaine d'aller prendre une bierre avec! Haha! Blague a part, je comprend ton questionnement. Non ce n'est pas une perte de temps si c'est ca t'apporte quelque chose a toi. Ca serait une perte de temps si tu n'y voyait rien d'autre que du temps passé a coté d'un ouéseau.

    RépondreSupprimer
  4. Bien dit Gabe !

    On t'a déjà dit que tu étais bien "groundée" ?

    RépondreSupprimer
  5. Quel joli roman que celui que tu écris en direct sous nos yeux ! Celui de la rencontre improbable entre une humaine à la plume habile et une oie bernache qui va se laisser apprivoiser...
    J'aime bien cette histoire là moi !
    Merci!

    RépondreSupprimer
  6. J'ai toujours hâte de venir voir la suite de l'histoire d'Aglaée, merci Fée des bois :-)

    RépondreSupprimer
  7. Merci pour ces mots gentils. J'ai beaucoup de plaisir à partager cette aventure.

    Passez une merveilleuse journée !

    RépondreSupprimer