dimanche 29 avril 2012

À vol de balai

Grâce au précieux balai offert cette semaine par une amie, les Fées ont survolé la vallée des fantômes, gravit des montagnes, traversé le désert, fait la rencontre des statuts de pierre, contourné des grands lacs et beaucoup plus encore. Tout cela en moins de 3 heures!


Je vous ai rapporté quelques photos de notre escapade.

D'abord la vallée des fantômes, 
un lieu aussi étrange qu'inquiétant.


Nous avons survolé le monde parallèle 
que nous avions déjà visité.
Vous vous souvenez?  
Vous pouvez le voir en cliquant 
sur ce lien "Le monde parallèle"



Nous avons longé de belles rivières.




Les fées des lieux nous ont offert des cadeaux:
une jolie pierre rose pour moi


et un magnifique quartz pour la Fée du Lac.


Nous nous sommes reposées 
en haut de la montagne.


Là-haut, 
le vent soufflait très fort.


Près d'un lac, nous avons eu la surprise de découvrir
un magnifique plant de Myrique baumier, myrica gale


Vous avez déjà senti le myrique?
Ça sent le ciel!


Ça goûte le ciel!


Nous avons fait la rencontre 
d'étrange monstres marins.


Les quenouilles de l'an dernier 
étaient toutes ébouriffées.


Et déjà les nouvelles pousses
commençaient à pointer.


Nous avons survolé 
de grandes talles d'Érythrones d'Amérique.


Bien sûr, nous avons fait une petit halte,
histoire de savourer une feuille ou deux.


En marchant dans cette forêt, 
nous avons surpris deux arbres en train de...


...en train de faire de nouveaux petits arbres.
Nous avons discrètement passé notre chemin.


Ah?  Vous ignoriez que certains arbres 
se reproduisaient de cette façon?

Vous saviez que certaines roches 
en forme d'oeuf se brisaient et
donnaient naissance à des sapins?
Non plus?

C'est pourtant ainsi que ça se passe 
dans le monde des fées.


Parlant de pierre...
Voyez-vous le grand chat ?


D'un peu plus près, on voit bien sa tête.


Voici le long et chaud désert que nous avons traversé.


Bon, ce n'était pas vraiment le désert 
c'était plutôt une oasis.



C'était pas non plus le désert,
parce que c'était vraiment pas très chaud.


Nous sommes passées près d'étranges pyramides,
érigées au milieu des bois.


Un peu plus loin, un castor est venu nous chercher.


Venez, suivez-moi!
Je vais vous montrer mon barrage.


Un barrage, a-t-il dit?
C'était un immense barrage qui laissait passer
juste ce qu'il faut d'eau.



Le soir venu,
nous sommes rentrées
à la maison


Et nous avons rangé le balai jusqu'à la prochaine aventure.








dimanche 15 avril 2012

Deux geais bleus insistants


Deux geais bleus allaient et venaient entre le Vinaigrier et le vieux Pin gris. 
Ça m’a intriguée.  
Ils émettaient avec insistance d’étranges cris 
qui n'étaient pas leurs cris habituels.    
Je n’ai pas compris. 


J’ai essayé de les photographier mais ils étaient trop excités, 
ils ne tenaient pas en place plus de 3 secondes.  

 

C’est en suivant celui qui sautillait 
sur les branches du vieux Pin que j’ai vu ce qui les excitaient autant.

Vous le voyez?








samedi 14 avril 2012

Flore forestière printanière

Vous avez remarqué ces fleurs jaunes 
qui forment de grandes colonies tôt au printemps?

Ce ne sont pas des pissenlits mais du ...

TUSSILAGE 
Tussilago farfara 

Approchez, je vais vous montrer quelques différences.

Prenez le temps d'observer.  
Contrairement aux pissenlits qui commencent par une rosette de feuilles, 
le tussilage commence directement par sa fleur.  
Les feuilles n’apparaissent qu'après la floraison, 
au moment de la formation des graines.

Regardez d'un peu plus près,
 la tige est garnie d'écailles alors que celle pissenlit est toute lisse.


Lu dans la Flore printanières des éditions Fleurbec, 

"À Paris, les fleurs de tussilage peintes sur la porte 
servaient d'enseigne aux apothicaires".

La tige et la fleur sont comestibles et... délicieuses.
Dernièrement j'ai cuisiné une savoureuse salade de quinoa,
feuilles de pissenlit et fleur de tussilage.
C'était un régal!


La Fée du Lac et moi avons également croisé
d'immenses talles de jolies feuilles à pois.

ÉRYTHRONE D'AMÉRIQUE 
Erythronium americanum  


C'est toujours avec impatience que chaque printemps,
j'attends son apparition.

Oups!  Je l'ai croquée avant de la prendre en photo.


On l'appelle aussi ail doux, mais son goût n'a strictement rien de l'ail.
Sa feuille est rafraîchissante, comme un pois mange-tout très très  frais.  
J'en croque 3-4 feuilles chaque printemps, pas plus.
J'arrive à me raisonner même si mon corps en redemande,
un peu à la manière du chocolat, il exerce un attrait quasi irrésistible.
Oui, oui, presque aussi fort que ça.

C'est une plante précieuse.
En cueillant une feuille unique,
on empêche le bulbe de se nourrir.
Il faut donc choisir des plants qui ont deux feuilles
et n'en prélever qu'une.

Sa croissance est très lente,  
elle mets au minimum 10 ans
avant de faire sa première fleur,
une jolie clochette jaune.


Un pic chevelu est venu à notre rencontre.
C'est chaque fois un plaisir renouvelé de voir les oiseaux 
faire des cabrioles sur les branches.



Nous avons vu plusieurs talles de jolies fleurs blanches ou très pâles.
Ne pas avoir porté attention on aurait facilement pu croire que c'étaient toutes les mêmes.
Eh! bien non!  Je vous en présente trois.

ATTENTION:  CELLES-CI NE SONT PAS COMESTIBLES
FAUT SURTOUT PAS LES CROQUER

HÉPATIQUE NOBLE
Hepatica nobilis 
aussi appelée anémone bleue.  Joli n'est-ce pas?


Nous ne sommes pas les seules à les apprécier.
Certains coléoptères semblent heureux de les retrouver.





Ces fleurs sont très particulières; 
elles ont une tige velue et on ne voit pas
de jolies feuilles vertes. 


La raison est simple, elles ne sont pas encore sorties.
Si on observe bien, on voit quelques feuilles plutôt rougeâtres, 
ce sont les feuilles de l'année précédente. 
Il est facile de ne pas les remarquer 
tellement elles se confondent avec les feuilles d'automne.

Vous voyez?

Les nouvelles feuilles sortiront à la fin de la floraison seulement.  



Une autre jolie fleur d'un rose pâle que nous avons rencontrée:

CLAYTONIE DE CAROLINE
Claytonia caroliana



C'est une plante délicate qui ne fleurit qu'après 4 ans.
Elle se resème de façon particulière:
La fleur courbe l'échine en se flétrissant 
et lorsque la capsule de semences est prête,
 elle se redresse de nouveau et paf! 
elle éclate et projette ses graines 
à une distance pouvant atteindre jusqu'à 60 cm.  

Impressionnant pour une fleur si minuscule!




Une autre fleur blanche présente dans ce boisé:

SANGUINAIRE DU CANADA
Sanguinaria canadensis


Elle tient son nom du "sang de dragon" qui s'écoule du rhizome quand on le brise.
Sur la photo les fleurs sont évidentes à voir, 
mais quand elle commence, il faut avoir l'oeil développé pour la repérer
car elle est complètement enveloppée par la feuille qui se replie sur elle 
comme une chaude couverture.

À plusieurs endroits le long de la route, nous avons aperçu 
des arbustes qui semblaient être en fleurs.
En s'approchant un peu, nous avons réalisé qu'il s'agissait de:

 SAULE DISCOLORE
Salix discolor 



Les saules sont à l'origine de l'aspirine, vous le saviez?


Petite, on appelait ça des pattes de lapin,
aujourd'hui, on dit des chatons.

C'est tout de même étrange de penser 
que les lapins et les chatons poussent dans les arbres.


Que ce soit l'un ou l'autre, on ne peut s'empêcher de faire
une petite caresse en passant.


En traversant une érablière, nous avons eu toute une surprise: 
des petites colonie d'ail des bois.

AIL DES BOIS
Allium tricoccum Aiton


J'étais tellement excitée!  Il y en avait là, là et là encore!
J'avais les larmes aux yeux tellement j'étais émue.

L'ail des bois a pratiquement disparu de plusieurs régions
particulièrement à cause des cueillettes abusives.

"En 1995, l'ail des bois devenait la première espèce vulnérable 
officiellement désignée au Québec. 
Le règlement interdit désormais toute vente commerciale 
et limite la cueillette à des fins de consommation personnelle 
à 50 bulbes/an."  Source Biodôme de Montréal


Une cueillette respectueuse implique de ne cueillir que le nécessaire, 
de ne jamais prélever une talle entière,
d'en laisser pour les bestioles qui s'en nourrissent
et pour les 7 générations à venir.

Nous nous sommes contenté de croquer 
un tout petit bout de rien du tout de feuille,
même pas une feuille entière.

Comme ces feuilles peuvent ressembler à beaucoup d'autres feuilles,
en couper un petit bout nous rassure sur son identité.  
Ça sent l'ail quand on la coupe,
ça goûte l'ail quand on la mange,
et on sent l'ail pour le reste de la journée.


Voilà ce qui termine cette balade.

Il y en aura d'autres, le printemps ne fait que commencer!

Si vous avez aimé, merci de partager l'information!