dimanche 31 octobre 2010

Un matin tout blanc

Le spectacle était féerique

"À nos bottes! Je pars marcher sur la neige blanche" avait écrit Marie-Claude Barrette ce matin sur facebook. Il n'en fallait pas plus pour me donner l'élan de descendre au sous-sol chercher les miennes afin de m'aventurer moi aussi dans ce premier paysage hivernal.

Partout, c’était blanc et silencieux… sauf pour quelques oiseaux et le bruit de mes pas sur la neige.

Chaque type de neige a sa propre musique… vous l’aviez déjà remarqué ?

La neige à bonhommes comme celle d'aujourd’hui a un son différent de la neige à –30 degrés; cette dernière fait un bruit semblable à une boîte de fécule de maïs qu’on compresse. Celle d’aujourd’hui faisait plutôt...un craquement joyeux!



Dame Nature s’était amusée, durant la nuit, à transformer les arbres en bonhommes de neige. C'était de toute beauté.



J’ai pris cette photo en pensant à mes collègues de travail qui habitent sous un tout autre climat… à 20 minutes d’ici. C'est le lac où je suis allée nager tout l'été.



Au milieu de cette blancheur immobile, un castor s’affairait à préparer sa cache pour l’hiver. Vous le voyez?



Il a tout de même pris le temps de venir me faire un petit coucou sur le bord du lac.



Ça commence bien une journée!

Merci Marie-Claude!

samedi 30 octobre 2010

Ménage de la garde-robe

Mission accomplie !

J'étais décidée, c'est aujourd'hui que ça se passait. J'avais trop de vêtements et rien à me mettre sur le dos... bien sûr...c'était un non-sens, un bon ménage s'imposait.

J’ai sorti cinq gros sacs de vêtements trop petits, trop courts, trop serrés; des vêtements que je gardais pour le jour où... jour qui n'arrive bien sûr...jamais. Des vêtements pour des occasion que je n'ai pas, des vêtements encore très jolis mais dont je me suis lassée.

Depuis plusieurs années, j'achète mes vêtements usagés. Au début, c'était par nécessité mais aujourd'hui c'est par choix que je continue.

Même si maintenant je pourrais m'habiller dans les "vrais" magasins, je ne le fais pas ou très rarement. Je sais, par expérience que les dons en vêtements que les comptoirs reçoivent sont tellement généreux que beaucoup beaucoup de ces vêtements ne trouvent pas preneur. Je n'enlève donc rien à personne. Au contraire, je donne une seconde vie aux vêtements, j’empêche qu’ils finissent à l'enfouissement. De plus, les sous que je donne pour me les procurer sont entièrement remis à la communauté, aux gens dans le besoin par le biais de dépannages alimentaires, de petits déjeuners pour les enfants, etc. Je suis fière d'y contribuer.

Ne croyez pas que je sois habillée n'importe comment... Oh que nenni! Les gens jettent leurs choux gras, disait ma grand-mère.

J'aime l'insolite, l'innacoutumé, l'inhabituel; j'aime les couleurs éclatantes, les agencements étranges, les motifs psychédéliques. J'aime les parures, les dorures, les fioritures, les perlures mais en petites quantités bien sûr. Ce sont des vêtements qui vont bien aux fées.

J'aime ce flamboyant boubou à l'encolure toute brodée de fil d'or. D'accord, j'avoue ne pas l'avoir encore porté malgré qu'il soit ici depuis plusieurs mois déjà. Hop! dans le sac. Je suis certaine que quelqu'un l'appréciera à sa juste valeur.



J'aime les vêtements qui ont quasiment besoin d'instructions pour savoir comment les porter. J'aime les coupes particulières... celles pour lesquelles on peut se questionner à savoir si c'est vraiment du design ou simplement une erreur de production.



Voici une une jupe spécifiquement destinée aux fées, j'en suis certaine. Cette création de Conrad C. mérite bien son nom évocateur "Coup d'éclat".



Des amies, qui magasinent dans le même type de "boutiques", me font régulièrement des cadeaux. Dès qu’elles voient un vêtement de ma taille, avec une allure... plutôt étrange, c'est avec plaisir qu'elles me l'offrent.

Observez ces motifs. Imaginez que vous colliez le tissu de cette jupe sur une toile et ping! voilà qu'une oeuvre d'art est née. Moi, je me balade avec.



Comme j'ai des amies très généreuses, je dois donc, de temps à autre, faire du ménage quand ma garde-robe déborde d'étrangetés.

C'est une tâche assez facile que de refiler au suivant...sauf pour quelques morceaux.

Prenez par exemple ce magnifique chandail aux éclatants motifs floraux. Il est trop petit pour moi mais je le trouve tellement beau que j'ai de la difficulté à m'en défaire... je me dis que je pourrais le modifier... j'avais dit ça aussi me semble lors de la dernière opération garde-robe... peut-être aussi l'autre fois d'avant... et l'autre aussi...



Si Jean Airoldi venait regarder dans ma garde-robe, il y a fort à parier qu'il épuiserait illico sa réserve de contraventions.

samedi 23 octobre 2010

Poésie sylvicole

Si vous y lisez des rimes, des strophes, des léonines ou des quatrins
Ce n'est que pur hasard, je vous assure, j'y connais rien



Alors voici ma petite poésie
Qui va comme suit

Hum... Hum...

Autour de ma maison, il y a des arbres…

Des érables, des bouleaux, des sapins,
Des épinettes, des arbres fruitiers, des cyprès
Des petits, des grands et même des nains
Ma maison est au milieu d’une forêt

Dans ma maison il y a aussi des arbres…

Coupés en petites tranches
Qu’on appelle des planches
Transformées en planchers, murs ou plafonds
Elles sont le cœur, l’enveloppe et l’âme de ma maison

Certains arbres, taillés en pièces et assemblés en usine
Forment le vaisselier, le mobilier de cuisine

D’autres arbres, coupés en petits bouts
Puis sculptés ou gossés
Occupent une place de choix
Dans ma petite cabane de bois
Comme des éclats d’arbres
Devenus œuvres d’art
Grâce aux habiles armes
d'artistes castors

Ma maison est remplie d’arbres
De bouts usés, de bois vieillit
Un vieux coffre, un vieux lit
Que je garde par nostalgie

Un banc orphelin de son piano
Une cuillère orpheline de son chaudron
Une bibliothèque, un bureau
Une fenêtre, une table de salon
Tous sont, des parties empruntées
A un chêne, un pin ou un merisier
Découpées en dentelle, en carrés ou en cubes
En angles, en biseaux ou encore en tubes

Il y a des tronçons d’arbres empilés près du foyer
On les appelle des bûches quand ils sont ainsi coupés
Je les appelle parfois « œuvres d’art à conserver »
Quand je les trouve trop jolies pour les brûler

Les arbres sont à l’extérieur
Le bois à l’intérieur
C’est en entrant dans la maison
Que la forêt change de nom








Voilà pour ma p'tite poésie
J'espère que vous avez souri
En lisant les phrases qui l'ont composée
Ou en r'gardant les objets qui l'ont inspirée

jeudi 21 octobre 2010

Arbres tordus

Arbres bossus



Couleurs d'automne

Quel magnifique tapis craquant et coloré, dit le chat
Que de cochonneries à ramasser, dit le passant.



mardi 19 octobre 2010

Mes petites mini-fées

Je suis allée visiter mes filles et petites filles dimanche dernier. Bien sûr, la grand-maman a joué du kodac. Je vous les présente donc.

Fée Frisettes - 4 mois


Fée Clochette - 2 1/2 ans

Mon chauffe-eau...

...ne chauffe plus.

J'ai fait un retour dans le temps.

C'est fou comment on peut prendre les choses, peut-être aussi les gens, comme acquis.

On n'y pense pas, on ne les voit même plus... jusqu'à ce qu'on en soit privé.





C'est fou aussi la quantité d'eau que nécessite un bain... trois gros chaudrons pour à peine couvrir le fond.

vendredi 15 octobre 2010

Je roulais vite, trop vite...

...sur cette route sinueuse et vallonneuse.

J'étais en retard ce matin; le réveil n'avait pas sonné, il faisait froid en dehors des couvertures, il n'y avait plus d'eau chaude pour le bain, il n'y avait plus de fusibles de rechange dans le tiroir, bref, une série d’évènements qui me donnaient le goût de rester couchée en petite boule dans mon lit.

J'avais laissé un message sur le répondeur au travail: Coucou c'est moi... je serai en retard, j'arrive juste pas à partir de chez moi, j'arriverai... un jour.

Un retard d'une quinzaine de minutes n'était pas dramatique. Je ne suis jamais en retard, souvent à la dernière minute, j'en conviens, mais pas en retard. Je n'avais pas de rendez-vous, je ne ferais attendre personne. Je n'avais pas de raison pour m'énerver autant. Pourtant je le faisais.

J'ai finalement réussi à sortir de la maison. Mauvaise surprise! Les vitres de l'auto étaient toutes givrées et bien sûr mon "kit" d'hiver était quelque part dans la cave embourbée.

J'ai fini par partir.

Je roulais vite, trop vite. J’étais bien au-delà de la limite. J’ai pensé que si mes vitres étaient givrées, il était possible que la route le soit aussi... j’ai voulu ralentir... je ne l’ai pas vraiment fait, un camion me suivait de près, j’ai plutôt stupidement accéléré. J’étais en retard et je déteste être en retard.

Il y avait une lutte entre ma raison et mon angoisse et cette dernière prenait malheureusement le dessus.

Au loin, au beau milieu de la route, en fait ce n’était pas au beau milieu mais directement dans ma voie, quelque chose était là, immobile. Je l'ai reconnu, c’était mon loup. Certaines personnes plus cartésiennes diraient que les loups ne se baladent pas en plein jour, encore moins sur le bord des routes, qu’il s’agit probablement d’un Husky ou d’un Malamute mais moi je l’appelle un loup, je l'appelle mon loup.

J’ouvre ici une petite parenthèse pour vous parler de lui. Ce n’est pas la première fois que je le vois, c’était la troisième fois en autant d’années. Je l'avais vu la première fois il y a environ trois ans mais je ne m'étais pas arrêtée. J'ai peur des chiens; adolescente, j'ai été sérieusement attaquée par un St-Bernard. Je n'ai pas développé d'affinités, d’ailleurs, je n'ai jamais eu de chien. Mais celui-là a vraiment quelque chose de spécial.

La deuxième année, je m’étais arrêtée. Il ne s’était pas approché mais ne s'était pas sauvé non plus. On était resté là à se regarder à travers la vitre de l’auto. Son regard me fascine, un regard profond, intense, troublant, comme s’il me regardait l’âme.

Ce matin au milieu de la route, c'était lui... je l’ai reconnu sans l'ombre d'un doute.

J'ai ralenti, ralenti, ralenti, il ne se déplaçait pas. J’ai dû m’immobiliser complètement. Il m’a regardé droit dans les yeux, a lentement traversé la route et s'est de nouveau arrêté pour me regarder... dans l'âme. D'un seul coup, paf! l'illogisme de ma conduite m'a sautée au visage. Un retard ne vaut jamais qu'on risque sa vie... ni celle des autres. Je le savais, bien sûr, mais là, je le ressentais vraiment.

Je lui ai dit merci et je suis repartie, en conduisant...prudemment.

J'aimerais bien un jour arriver à le prendre en photo pour vous le montrer... peut-être l'an prochain.

lundi 11 octobre 2010

Journée d'Action de Grâce...

Merci à tous ceux et à toutes celles qui cultivent, récoltent, préparent et transforment notre nourriture quotidienne.



dimanche 10 octobre 2010

Duvet d'asclépiade



J'adore le parfum des fleurs d'Asclépiade. Dommage que ce blog ne soit pas en odomara.

Bien que cette "mauvaise herbe" ait perdu ses jolies ombelles roses, je voulais vous en parler car le plant est maintenant à l'étape de disperser ses graines, ses très nombreuses graines.

L'Asclépiade - qui fait le malheur des agriculteurs fait le bonheur de la chenille du monarque qui s'en régale. De plus, en consommant la plante qui possède un latex toxique, la chenille devient elle même toxique et se protège ainsi des oiseaux. Brillant, n'est-ce pas?



Je n'ai malheureusement pas de photo de la magnifique chrysalide, une oeuvre d'art, un bijou vert jade ornée de petites perles dorées. Faites une petite recherche, ça vaut le coup d'oeil.



Le fruit de l'Asclépiade contient des dizaines de graines. On dit que ce fruit est comestible quand il est tout petit mais je n'en ai pas encore fait l'expérience.





Chaque fruit contient aussi une quantité de fibres soyeuses; il serait intéressant de leur trouver une utilisation.



L'Asclépiade se propage par ses rhizomes et... par ses graines bien sûr. Un coup de vent et hop ! des dizaines de petites graines se baladent en quête d'un petit coin de terre où s'installer. Comme elles ne sont pas très exigeantes, elles s'accomodent d'à peu près n'importe quel type de sol.



Aglaée - Dernières nouvelles

8e et dernière partie

Je souhaitais tant une belle fin pour toute cette histoire... et bien... c'est fait!

Tantôt, en allant chercher des oeufs chez le monsieur qui habite près du lac, j'ai jasé de l'histoire de la Bernache.

- Je l'ai vu partir, qu'il m'a dit. Une dizaine d'outardes se sont posées juste là... elle ont mangées puis sont reparties... Pénélope est partie avec la gang.

- Pénélope ?
- C'est le nom que nous lui avions donné.

Pénélope et Aglaée... une seule et même bernache.

Quel privilège vous avez eu ! que je lui dis en partant... le coeur léger.

La petite bernache traîne encore dans les parages... j'imagine qu'elle attends un autre voilier. Elle est craintive et... ratoureuse. Tantôt, je l'ai vu se cacher dans les buissons quand des jeunes sont arrivés. Dès qu'on s'approche, elle prends aussitôt le large. Je ne suis pas inquiète pour elle.

En terminant, voiçi quelques rudiment du langage des cygnes que j'ai appris ces derniers jours:

Ta présence m'intrigue mais ne m'effrait pas.


C'est l'heure du repas... prière de ne pas déranger.


Je parcours mon territoire en cherchant l'herbe la plus verte.


Je suis imposante avec le cou dressé et les ailes ouvertes... gare à toi!


Danger en vue, je me pousse !



Cette histoire m'aura aussi appris qu'il est fort agréable de prendre le temps de s'arrêter.

samedi 9 octobre 2010

Pour mieux comprendre Aglaée

7e partie

Louise Goyette, une Fée généreuse qui aime trouver le pourquoi des choses, m’a fait parvenir un très intéressant message et comme j’y ai appris plein de choses alors, avec sa permission, je le partage avec vous.





Bonjour, j'ai vu l'histoire d'Aglaée et je voudrais te faire part de quelques notes que j'ai trouvées qui pourraient te faire comprendre (je l'espère) le comportement de ta belle oie et de son amoureuse (je crois fortement). Mais la dernière partie que j'ai mise est très importante pour toi. Si c'est une oie résidente, tu devras prendre des précautions pour ton lac... peut être?

Au début de la semaine, j’ai vu des outardes qui venaient de se faire tirer dessus. Elles étaient incapables de former leur fameux V. Elles ne faisaient que crier, ne sachant plus où donner de l’aile. Et je me suis beaucoup intéressée au comportement des bernaches en lisant pas mal. J'ai appris qu'il y a beaucoup de sortes.

L’histoire d’Aglaée m’a autant troublée et ça m’a fait faire quelques recherches supplémentaires. Tu as écrit qu'elle était très lourde, donc, une bernache résidente (tu verras plus loin ce que c'est). Lorsque les bernaches se sentent menacées, elles se cherchent un refuge où elles ne seront pas chassées. Les bébés restent une année avec les parents. Est-ce qu’Aglaée est un mâle et qu’il attendait sa compagne qui était perdue à cause d’un tir de chasseur? Les oies se reconnaissent par leurs cris. L’idée d’un petit qui ne sait voler pourrait être bonne, mais il manquerait un parent (ce qui serait triste) et ils naissent au printemps et sont prêts à voler à 6 semaines...

Donc, l’hypothèse du couple est plus plausible. Toutes les oies et canards qui restent ici à l’automne, séjournent durant 3 semaines environ.

J’ai déjà vu des oies blanches et des canards rester durant un hiver complet. Mais il faut s’assurer que les renards ne les choisiront pas comme plat de choix… Aussi, peut être leur fabriquer un coin pour qu’ils puissent se protéger durant les grands froids???



Voici ce qui pourrait t'intéresser beaucoup beaucoup.

De Plaisance en Outaouais
http://coo.ncf.ca/chroniques/bernaches.html

« La sous-espèce (race) résidente est de plus en plus commune ; la population nord-américaine dépasserait le million d’individus. Issue d’élevage et relâchée dans le nord-est des États-Unis dans les années 1930, elle migre peu et ne craint pas l’homme. Elle s’installe dans les parcs urbains, les golfs, les plages et autres endroits publics, où elle est parfois considérée comme nuisible (contamination par les fientes, danger près des aéroports) et soumise à un contrôle.

Que mangent-elles ?

Des aliments riches en énergie et en protéines : plantes et invertébrés aquatiques dans les marais, jeunes pousses de graminées (mil surtout) et de légumineuses, et restes de grains cultivés (maïs surtout) dans les champs.
Combien de temps passent-elles à s’alimenter ?
La journée d’une bernache se répartit approximativement comme suit : 40 % du temps consacré à l’alimentation, 30 % au repos et 30 % au toilettage (baignade, lissage des plumes).

Que signifie la position du cou ?

Cou à la verticale : guet, alerte (la bernache est farouche, on trouve toujours des " sentinelles ").
Cou replié, étiré ou étendu vers l’avant : conflit ou menace envers d’autres bernaches.
Tête baissée : soumission.

Quel est leur habitat de reproduction ?

Nos bernaches nichent au Nouveau-Québec, dans les régions marécageuses et les tourbières de la forêt boréale et de la toundra. Le nid est bâti sur le sol, près de l’eau et de préférence sur un îlot, dans une dépression tapissée de duvet et de divers matériaux végétaux.
Combien ont-elles de petits ?
Elles pondent environ 5 oeufs (4-6). La durée d’incubation est d’environ 4 semaines. La femelle couve et le mâle monte la garde. Les petits naissent en juin. Ils sont prêts à voler à l’âge de 2 mois.
Les couples sont-ils fidèles ?
Les bernaches sont matures à l’âge de 3 ans, parfois à 2 ans. Elles sont monogames et le couple est uni à vie. Si l’un des deux meurt, l’autre trouvera toutefois un nouveau partenaire. »

Les bernaches résidentes
de Michel Prénovost de l'Association du lac Stoke.

« Qui n’a pas aperçu des bernaches sur notre lac cet été? Ce sont des bernaches dites résidentes, car elles ne migrent pas plus haut au nord comme le font leurs soeurs.

Les populations d’oies et de bernaches sont en augmentation en Europe et en Amérique du Nord depuis les 40 dernières années. La Bernache du Canada résidente (Branta canadensis maxima) est déjà considérée comme surabondante dans plusieurs régions du nord-est des États-Unis et en Ontario, où elle cause des problèmes en salissant les parcs, les terrains de golf et les terrains résidentiels et entraîne des dommages dans les terres agricoles. Au Québec, ces bernaches résidentes commencent à s’implanter de plus en plus et deviennent par le fait même des sources de problèmes pour plusieurs riverains et riveraines de cours d’eau, comme pour nous au lac Stoke.

Dans certaines municipalités de l’Ontario, près du fleuve Saint-Laurent, de beaux parcs municipaux sont devenus tellement pollués par les déjections de ces volatiles qu’ils ont été désertés par la population. Si l’on étudie leur comportement, on constate qu’elles s’apprivoisent assez facilement.

Si on les nourrit, elles deviennent rapidement très envahissantes pour tout le voisinage. La première précaution à prendre est donc de ne pas leur donner de nourriture. On constate également qu’elles préfèrent les terrains où elles peuvent avoir facilement accès : pelouse donnant directement au lac, escalier où elles peuvent monter pour rejoindre cette pelouse. Comme elles n’aiment pas les terrains où il y a une barrière naturelle d’arbustes qui leur rend l’accès difficile, il s’agit d’implanter cette barrière d’arbustes et de construire, s’il y a lieu, une porte donnant accès à la plage.

Cette année, au Camp St. Pat’s, nos bernaches résidentes ont causé tout un problème aux dirigeants du camp en les obligeant à faire le nettoyage quotidien d’une quantité impressionnante de déjections afin de permettre aux jeunes campeurs et campeuses de circuler en toute sécurité. Une clôture ainsi qu’une porte ont été installées afin d’interdire l’accès à ces oiseaux.

En conclusion, même si les bernaches sont de beaux oiseaux et qu’elles font partie de la nature, même si elles ont le droit de vivre tout comme nous et de faire partie de notre habitat, il n’est peut-être pas nécessaire de favoriser la cohabitation en les nourrissant et en facilitant leur implantation. Les inconvénients qu’elles nous apportent, inconvénients qui augmenteront si l’on se fie aux prédictions, méritent que l’on porte une grande attention à ce problème de salubrité. »


Louise termine son message en laissant deux liens fort intéressants qu'il me fait plaisir de partager avec vous (désolée, je n'arrive pas à insérer des liens... faudra faire des copier/coller le temps que j'apprenne à le faire) :

http://www.ceaeq.gouv.qc.ca/ecotoxicologie/oiseaux/index.htm

http://www.ceaeq.gouv.qc.ca/ecotoxicologie/mammifere/index.htm

Profitez bien de cette magnifique journée !

vendredi 8 octobre 2010

Où est Aglaée?

6e partie

Hier je me réjouissais de ne plus la savoir seule.

Ce matin, comme d’habitude, je suis allée au lac. Elles n’y étaient plus. J’ai regardé partout, j’ai scruté l’autre rive, Aglaée et la petite Bernachoune étaient parties.

J’étais contente. Je les imaginais avoir rejoint un groupe qui passait par ici. J’aurais aimé prendre ça en photo, leur dire au revoir, leur faire un signe de la main, mais l’important c’est qu’elles aient pu partir avant que l’hiver ne les fasse prisonnières. J’avais le cœur joyeux avec juste un tout petit brin de tristesse… égoïste.

Est-ce que la danse du Cygne qu’Aglaée avait exécutée devant moi en était une d’adieu?

Ce midi, j’y suis retournée… juste pour m’assurer une fois de plus qu’elles étaient bien parties. Surprise! La petite bernache était là, seule, près du bois. Aucune trace d’Aglaée. J’étais sonnée. Je ne m’attendais vraiment pas à ça.



J’y suis retournée dans la soirée… même scénario.

Alors là, je ne comprends plus rien. Les hypothèses défilent dans ma tête.



C’est toujours difficile les questions qui ne trouvent pas réponse.

jeudi 7 octobre 2010

Aglaée, la Bernache attachante

5e partie

MERCREDI SOIR
Après le travail, je suis passée chercher la Fée du Lac et nous sommes allées voir Aglaée.

Elle n'y était plus.

Nous avons regardé à l’orée du bois, dans le sous-bois, sur la rive, sur le lac. Elle n’y était pas.

Nous sommes restées un moment devant le lac, sans dire un not. En silence, comme une prière, un aurevoir. Soudain, un mouvement au milieu de cette quiétude a attiré notre attention. C’était Aglaée qui nous faisait un petit cygne de l'aile de l’autre côté du lac.



Que faisait-elle de l'autre côté? Peut-être croyait-elle que l’herbe était plus verte chez le voisin ?

JEUDI MATIN
Ce matin, bien que j’étais partie un peu à la dernière minute, j’ai pris le temps d'aller lui souhaiter bonne journée.

Je n'étais pas seule aujourd'hui; il y avait un gros monsieur et un chien. Dès qu’il m'a vu arriver, il s’est empressé de mettre son chien en laisse.

- C’est une belle outarde n’est-ce pas ? Je viens ici chaque jour voir si elle y est toujours.

Je n’ai pas entendu sa réponse car le chien grognait, aboyait et tirait sur sa laisse de toutes ses forces. S’il le lâche, il me dévore, c’est sûr.

- A partira pas, qu’il dit. A va crever icitte. Elle est trop vieille, les autres l’ont laissée tomber, qu’il ajoute en se bombant le torse comme s’il était un jeune coq qui en avait vu d’autres.



Un coup de poing dans le front ne m’aurait pas plus assommée. J’ai regardé Aglaée qui se dirigeait rapidement vers le lac. On aurait dit qu'elle se poussait.

- Et comment faites-vous pour définir quel l’âge a une Bernache ? Comment détermine-t-on si elle est vieille ou pas? Comment ça se voit ? Hein ?

Il n'avait pas de réponse.

Je reviens ce soir, que j’ai dit à Aglaée en partant.

Toute la journée j’étais en colère chaque fois que j’y repensais. C'est la rudesse avec laquelle il avait pété ma baloune qui m'avait choquée.

JEUDI SOIR
En entrant à la maison, j’ai vu que la Fée du Lac m’avait laissée un mot :

« J'étais avec Aglaée durant plus d'une heure cet après-midi. Elle dormait lorsque je suis arrivée – ensuite, elle s’est mise à manger et s’est couchée de nouveau. C’est peut-être son bassin qui a quelque chose car lorsqu’elle fait un certain mouvement, elle perd légèrement l’équilibre. »

C'était mignon, j’avais l’impression de lire les notes d’une infirmière dans un dossier.

À mon tour je suis allée tenir compagnie à Aglaée. Et là… j’ai eu toute une surprise.

Aglaée n’était pas à son endroit habituel. J’ai regardé sur l’autre rive et je l’ai aperçue alors qu’elle entrait à l’eau.

- J’étais simplement passée te souhaiter bonne nuit !

Et là, soudain, je vois quelque chose d’inhabituel. Un étrange reflet. Ce n’est pas un reflet, c’est une autre Bernache, que me je dis toute énervée. Elle n’est plus seule ! Elle a de la compagnie !



Elles ont nagé jusqu’à moi. L’autre Bernache ne faisait que la moitié de sa taille en fait c’était, je crois… une petite Bernachoune!

J’ai fait quelques photos de la danse du Cygne qu’Aglaée exécutait devant moi pendant que Bernachoune s’affairait déjà à manger le gazon. Je suis ensuite rentrée chez moi, habitée par une douce joie.




De retour à la maison, le téléphone a sonné.

- Tu sais ton « oézo » de 12 livres ? Eh! Bien je sais pourquoi il ne part pas. Elle a un bébé et il n’est pas tout à fait assez vieux pour voler… dans quelques jours ils s’envoleront ensemble, m’a dit AmiCromagnon au téléphone, je les ai vus aujourd’hui.

Ça c’était une hypothèse bien apaisante.

- Je viens de les voir aussi mais ce n’est pas un petit bébé Bernache, il a certainement quelques semaines… où était-il les cinq derniers jours tu crois?

- Elle a dû aller le cacher en sécurité de l’autre côté du lac et elle faisait diversion en passant du temps de ce côté... tu connais les mères.




Une autre hypothèse me vient à l'esprit: peut-être qu'Aglaée est un mâle, que la petite est une femelle... et que sa danse du Cygne en était une de séduction... on sait pas.

mardi 5 octobre 2010

Souper sur l'herbe avec Aglaée

où l'histoire de la Bernache du lac - 4e partie

En revenant du travail, je me suis arrêtée au lac. J'avais hâte d'y être, j'avais même songé finir de travailler plus tôt. Quelle folie!

Elle y était.

J'avais apporté un coussin pour être plus confortable sur la roche.

-Je suis venue attendre tes amies avec toi, que je lui ai dit en m'assoyant.



Après s'être remise de sa surprise, elle a recommencé à manger le gazon... avec avidité. Elle m'avait l'air bien musclée vue sous cet angle.



De temps à autre, elle levait la tête et semblait surprise que j'y sois encore.



Même si on ne voit pas ses oreilles, ma Bernache a l'ouïe fine. Elle s'étire le cou dès qu'elle entends le moindre petit bruit inhabituel. Je ne comprenais pas pourquoi elle venait de le faire... je n'avais rien entendu. Je ne comprenais pas non plus pourquoi elle s'empressait soudainement d'aller à l'eau. C'était étrange car les seules autres fois où je l'avais vu avoir ce comportement, c'est qu'elle se sauvait car je m'étais trop approchée d'elle... mais là ce n'était pas le cas.



Devais-je craindre une présence? J'ai soudainement entendu un bruissement de feuilles dans la forêt derrière moi. Je n'osais pas me retourner. J'avais la trouille. Aglaée était déjà rendu quasiment au milieu du lac. Finalement, j'ai pris mon courage d'une main, j'ai glissé l'autre dans mon sac et j'ai agrippé... mon appareil photo.

Je n'ai rien vu. Après un moment, Aglaée est sortie du lac et s'est remise à manger le gazon.

Deux corneilles sont passées en poussant de gros cris. Elle s'est aussitôt laissée tomber au sol d'un coup, sans émettre un son. Comme si c'était une technique de camouflage. C'est la première fois que j'observais ce comportement.



Assise à l'observer dans ce silence, mes pensées se livraient bataille.
- Tu en as du temps à perdre, disait une voix du passé
- C'est une expérience unique, argumentait celle du présent

Plus tard, alors qu'Aglaée était retournée pour une baignade, j'ai entendu, très haut dans le ciel, un petit voilier d'outardes. Excitée, je l'ai regardée, elle regardait ailleurs, elle ne m'a même pas semblé réagir. Ça ne doit pas être encore le bon moment.

- Comment vas-tu Aglaée? que je lui ai demandé, inquiète.

Pas de réponse; Elle avait replié son cou sur son dos et fermé les paupières.



À demain Aglaée... ou peut-être pas.