mercredi 29 avril 2015

Un air de printemps dans la forêt

Doucement, les plantes sortent de leur léthargie hivernale.  



Aujourd'hui, le bonheur marchait à mes côtés dans les bois. J'étais heureuse de retrouver une à une les plantes que j'aime tant.  Certaines se faisaient discrètes, d'autres, apercevant mon appareil photo, me faisaient de grands signes de la feuille.  Oui, oui, pour vrai!

Vous m'accompagnez?  C'est par ici.


Les fleurs de tussilage fusent de partout pour le plus grand plaisir des fées, mais aussi pour celui de cette étrange petite bête, que j'ai observée pour la première fois aujourd'hui.


J'avais l'impression d'un tout-mini-mini-ours avec des ailes de libellule.  Mon amie Arlette l'avait d'ailleurs baptisé Libellours - j'ai adoré - avant de m'apprendre que son vrai nom était Bombyle du Canada.

Enchanté Miss Bombyle!



Regardez là-bas! 
De gigantesques talles d'érythrone d'Amérique!


Approchez!


Vous pouvez croquer une feuille ou deux si vous le voulez, ça goûte frais, ça goûte de vert!  Pas plus de deux par contre, il faut préserver ces précieuses plantes qui mettent une éternité à atteindre leur maturité.

On raconte que l'Érythrone d'Amérique est la toute première plante que le frère Marie-Victorin a identifié au début de sa carrière de botaniste.   

Les plantes les plus jeunes n'ont qu'une seule feuille et ne fleurissent pas.


Celles-ci ont des fleurs: elles ont mis de 7 à 10 ans avant d'apparaître! Je trouve ça vraiment impressionnant.  


Les fleurs s'ouvrent au soleil et se ferment pour la nuit.  
Chut!  Venez, on va maintenant s'éloigner sur la pointe des pieds.


Venez ici, près du marais


Cachées sous les feuilles d'automne, voici les feuilles et les baies du thé des bois qui ont persisté tout l'hiver sous la neige.  


Les baies ressemblent à de petites pommes miniatures!


Des grignotines à rapporter à la maison.


Quelques feuilles pour faire le thé au retour.
Je vous en prépare une tasse?









dimanche 26 avril 2015

Graine qui pousse n'amasse pas mousse

Certaines semences commençaient à avoir de l'âge, plusieurs années même, alors pour m'assurer d'en avoir au moins quelques plants, j'ai semé plus de graines, au cas où.  Surprise!  Elles ont toutes germé.

J'aurais pourtant dû m'en douter car les semences que j'avais étaient soit celles que j'avais moi-même récoltées avec beaucoup de soin, soit des semences ancestrales qui avaient traversé le temps, comme celles de la tomate "Mémé de Beauce".  

On raconte que c'est un menuisier qui, en rénovant une vieille maison abandonnée à St-Joseph de Beauce, avait découvert les semences.  Selon les dires des voisins, aucun jardin n'avait été cultivé à cet endroit depuis au moins 60 ans.  Des 200 graines trouvées, seulement 3 auraient germé.  Cette tomate géante, qui peut facilement atteindre 2 livres (quasiment un kilo), qu'on ne pouvait identifier fut nommée "Mémé de Beauce".   

En conclusion, toutes les graines semées ont germé.  Presque à l'unisson, les petites graines se sont étiré la tige et ont déployé en coeur leurs cotylédons (les premières feuilles qui ne sont pas les vraies feuilles).


Certaines, tellement pressées de s'épanouir, n'avaient même pas pris le temps de laisser tomber leur coquille avant de se déployer.


Les vraies feuilles ont ensuite fait leur apparition.


Tout ce petit monde commençait vraiment à être à l'étroit.  Il fallait maintenant repiquer avant que les petites racines s'entremêlent et que le terreau s'épuise.


C'est aujourd'hui que le repiquage avait lieu. J'ai d'abord humecté le terreau avec de l'eau tiède comme une pluie chaude d'été.  Parce que c'est plus agréable pour mes doigts et j'imagine pour les petites plantules aussi.


Les petits plants attendaient fébrilement sur la table de cuisine.



Les petites pousses étaient bien vigoureuses.


Elles avaient développé un beau système racinaire.



Une à une, je les ai installées dans leur nouvel habitat.


Au repiquage, j'essaie de planter le plus profondément possible.  Ainsi, les petits poils qui recouvrent la tige se transforment en racines une fois dans le sol.  



Il y aura donc plus de racines pour nourrir le plant 
et ce sera plus stable pour résister au vent une fois au jardin.


Avec le repiquage vient l'indispensable identification car même si aujourd'hui je suis absolument sûre et certaine de me souvenir de qui est qui, l'expérience m'a maintes fois démontré que demain ce sera une autre histoire.  Tous les petits bouts de plastique disponibles sont mis à contribution.


Vous avez bien lu, ce n'est pas une pièce d'auto que je veux identifier, mais il y a tout de même un lien.  En fait, cette variété de tomate a été créée par un garagiste qui possédait un petit atelier de réparation au pied d'une montagne dont la côte abrupte faisait surchauffer les radiateurs des camions qui l'empruntait.  D'où le nom Charlie Radiator.  Charlie faisait de bonnes affaires jusqu'à la grande dépression de 1929 et là, il a dû trouver d'autres revenus pour se maintenir à flots.  Il a croisé les 4 meilleures variétés de tomates à sa disposition et après 6 ans de pollinisation il a enfin réussi à stabiliser la variété. Il a ensuite vendu les plants issus de ce croisement 1$ chacun.  La tomate était tellement populaire que la vente a permis à Charlie de payer son hypothèque.

Je ne sais trop si c'est l'histoire de cette tomate, son bon goût, son aspect côtelé, charnu qui me plaît autant.  Peut-être un peu tout ça.

C'est elle!

Après les tomates, j'ai repiqué les piments d'Espelette.  12 semences issues du même petit piment reçu en cadeau l'an dernier, ont donné... 12 plants.

Ces petites plantules là aussi avaient de belles racines vigoureuses!


Après le repiquage, on passe à la douche histoire d'évacuer les bulles d'air et pour que le terreau adhère bien aux racines.


Et voilà une partie du travail!


Blanche semble décontenancée par l'apparition soudaine de tous ces petits pots. 


Je ne lui dirai pas tout de suite que c'est pas fini... qu'il y a encore les tomates cerises Golden et Black Purple, les Green zebra, les Matina (mes préférées... elles aussi).

mardi 21 avril 2015

Sittelle est ton désir... un nid je te construirai.

Encore un petit peu! Pas longtemps! Juste un petit bout! Juste cinq petites minutes! 

Ce ne sont pas les demandes d'un enfant qui veut continuer de jouer, mais bien ce que je réponds à mon dos alors qu'il me somme, après un crescendo d'avertissements, de cesser mes activités aux jardins.  C'est assez pour aujourd'hui, tu reprendras demain, me dit-il.  Il est très difficile d'arrêter quelque chose qui me plaît autant.  

Parfois, c'est la Nature qui me rappelle à l'ordre.  Ce fut le cas samedi, quand une pluie très froide s'est soudainement mise à tomber interrompant abruptement mes activités de jardinage.  

Dame Nature est également intervenue dimanche.  J'avais bien entendu un "toc toc toc toc toc" sans toutefois y prêter vraiment attention".  Le deuxième "toc toc toc toc toc" suivi de petits cris m'a fait lever la tête.  Le martèlement était moins puissant que celui d'un Pic. Qu'était-ce donc? 

J'ai attrapé mon appareil photo (il est toujours à proximité) et je suis partie à la recherche de cet intriguant marteleur.

Une Sittelle à poitrine blanche est rapidement passée d'un arbre à un autre en volant juste au-dessus de moi.  

Bonjour Sittelle!  Ça me fait toujours sourire de les voir se déplacer la tête en bas.



Toc toc toc toc toc, entendis-je de nouveau
Juste à droite, une autre Sittelle martelait un bouleau jaune. 

J'ignorais que les Sittelles cognaient ainsi l'écorce des arbres.
Elles étaient sûrement en quête d'insectes
à se mettre sous la dent le bec.



En voyant le trou dans le grand Hêtre 
je me suis rappelée que ce dernier 
avait déjà accueilli en son coeur
une famille de Sittelles.

L'histoire est ici

Photo d'archives

L'ouverture semblait avoir été 
bien agrandie depuis.


Une Sittelle s'est pointée, elle est entrée.
Étais-ce donc déjà le temps de la couvaison?


Quelques secondes plus tard, 
après s'être assurée que la voie était libre,
la voilà repartie de nouveau 
vers un autre arbre tout près.


Les deux Sittelles allaient et venaient
rapidement à tour de rôle.




En observant d'un peu plus près...


j'ai vu qu'elles n'entraient pas bredouilles.

Elles transportaient de petites pièces de lichen;
étrangement, tantôt elles les entraient, 
tantôt, elles les sortaient.






Peut-être que Madame et Monsieur 
ne s'entendaient pas sur la déco de la maisonnette.


Pendant que je les observais, les aiguilles de l'horloge ont tourné
et il était maintenant pour moi l'heure de rentrer.


C'est ainsi qu'un couple de Sittelles 
affairées à préparer leur chaumière
m'ont, ce jour, tirée du jardin
pour mon plus grand bonheur.



dimanche 19 avril 2015

Le bonheur c'est...

Le bonheur c'est de retrouver mon ermitage, 
mes jardins, mes carnets, mon blog 
desquels trop longtemps je m'étais éloignée.


Est-ce le printemps qui m'y ramène?
Peut-être,... sûrement.


 Le lac est encore gelé,
mais le temps clément et le
soleil de plus en plus chaud
fera bientôt fondre la glace.


Les petits semis attendent patiemment
bien au chaud dans la maison.




Les jardins ne semblent pas 
m'avoir tenu rigueur
pour mon absence prolongée.
Au contraire, c'est avec générosité,
avec beaucoup de générosité
qu'ils m'ont accueillie, 
toutes branches déployées.


Ce soir, mon corps courbaturé a 100 ans,
mais mon esprit réjoui, mon âme comblée en a 20.