dimanche 11 septembre 2011

La Nature a horreur du vide


La Fée du Lac et moi avons fait un bon ménage dans la bibliothèque du salon. Vendredi, je suis allée porter des boîtes de livres à la Banque CIBC dans le cadre de l’évènement annuel "la Course à la Vie". À compter de lundi, les livres seront vendus afin d'amasser des fonds pour la lutte contre le cancer du sein.


Se départir des livres, même pour une bonne cause, n'est pas chose facile.

Pour chacun des livres, il a fallu négocier. Des centaines de négociations; certaines faciles, d’autres, beaucoup plus corsées.

- Tu donnes ton livre de Bobin? Je croyais que tu l'aimais?
- Je l'aime, mais je donne maintenant la chance à quelqu'un d'autre de le découvrir.

- Celui-ci peut partir mais celui-là j'y tiens!
- Oh! Non, c'est celui-là qui peut partir par contre je tiens beaucoup à celui-ci.

- T'as mis mon livre sur les roses dans la boîte?
- Tu en as déjà une quinzaine sur le sujet!
- Chacun est différent, je le garde.


- Pourquoi tu gardes celui-ci, il est en anglais?
- Pour découper les images
- Tu découpes jamais les images dans les livres, tu trouves que c’est un sacrilège! Hop! dans la boîte!

- Ton livre des morts tibétains?
- Je le garde! Il est rare, c'était une commande spéciale, je l'ai payé 72$. Ton livre de cuisine chinoise?
- Je le garde! Ça fait trente ans que je le traîne!
- As-tu fait ces recettes?
- Une fois.
- Je crois qu'on garde ces livres pour de mauvaises raisons. Hop! dans la boîte!


- Je tiens aux auteurs classiques!
- Moi je tiens aux livres de plus de 100 ans!
- D'accord, on les garde.

Les livres sont précieux, c'est par eux que ce perpétuent les connaissances, le savoir, mais si on les laisse s’empoussiérer sur une tablette, ils ne perpétuent pas grand-chose. D'un commun accord, mais non sans un petit pincement au cœur, on a décidé de les mettre dans la boîte.


Au dîner, quelques heures plus tard, une petite angoisse s'est pointée.

- Et si ces précieux livres ne trouvaient pas preneurs? Et s'ils finissaient à l'enfouissement?

Paniquées à cette idée, on songeait déjà à ressortir les livres des boîtes.

- Ça doit être comme ça que pensent certains amasseurs compulsifs. Serions-nous des amasseuses compulsives?

- Bon, relativisons. On n’est pas les gardiennes du savoir, ça ne doit pas être les seuls exemplaires au monde, ce n’est pas la bibliothèque d’Alexandrie ici! On fait confiance, on les laisse dans la boîte.

- D’accord?
- D’accord, mais on s’informe de ce qu’ils feront des livres non vendus.
- D’accord.

Cette négociation était facile.

- Pourquoi crois-tu qu’il soit si difficile de se départir des livres?

Autant chez La Fée du Lac que chez moi, il n'y avait quasiment aucun livre dans la maison quand nous étions petites, hormis un énorme dictionnaire très lourd et très encombrant, acheté fascicule par fascicule au fil des mois.

Mes premiers livres m'ont été offerts par ma grand-mère et ceux de la Fée du Lac, par son père. Nous avons découvert récemment que nous avions eu la même collection. De jolis petits livres avec une tranche dorée. Quand j’ai eu la rougeole, il était interdit de regarder dehors; ma grand-mère me faisait alors la lecture de ces petits livres encore et encore et encore. Elle était d’une patience d’ange.


La Fée du Lac m’a raconté que sa grand-mère avait un projet très précis avec son premier chèque de pension. Elle voulait acheter un livre à chacun de ses 30 petits-enfants. C'était quelque chose d'important pour elle. Avec l’aide de la Fée du Lac, elle avait fait la liste des noms et de l’âge de chacun et ensemble elles étaient allées magasiner pour que chaque enfant reçoive un livre un livre qui lui convenait vraiment.


Le rapport aux livres c’est aussi Fanfreluche (Kim Yaroshevskaya)! L’idole de mon enfance qui entrait dans les livres et modifiait l’histoire quand elle n’était pas d’accord avec le déroulement. J’ai si souvent rêvé, comme elle, de pouvoir modifier mon histoire!

Cliquez ici pour entendre la chanson

Les livres sont des instruments indispensables; ils transporte le savoir, ouvrent l'esprit, éveillent l'imaginaire, ravivent les souvenirs. Peut-être est-ce pour toutes ces raisons que les livres ont pris une telle importance dans nos vies?

Ah! Oui, j'oubliais. Peut-être ne voyez-vous pas tout à fait le lien avec le titre "La Nature a horreur du vide". C’est que l’histoire ne se termine pas là.

Ma bonne amie la Fée Marraine, ayant eu vent qu'on préparait des boîtes de livres pour une bonne cause, m'a informée qu'elle avait huit boîtes de livres en attente de preneurs et m'a demandé si j'aimerais les voir avant qu'elle les donne.

 Quatre boîtes venaient de sortir et huit autres, le double, étaient sur le point d'entrer. La Nature a horreur du vide.

Après une très courte réflexion et la promesse d’être bien raisonnables, nous sommes allées chercher les boîtes. Nous avons regardé un par un les magnifiques livres sur les plantes, sur la cuisine, sur la croissance, … Nous nous sommes laissées tenter par quelques-uns, pas beaucoup, bien qu'ils étaient tous très intéressants. Ça fera des heureux, qu’on se disait chaque fois qu’on redéposait le livre dans la boîte.  Merci Fée Marraine pour ta contribution!

Encouragées, nous avons fait huit boîtes de plus. C'est donc 16 nouvelles boîtes de livres qui iront rejoindre les autres pour la vente qui commencera lundi.

C'est avec fierté que je vous montre maintenant une partie de la première bibliothèque épurée!


Maintenant on fait une pause avant de s'attaquer aux quatre autres bibliothèques de la maison.

Si vous passez dans le coin de Lachute, arrêtez-vous à la vente de livres, vous y trouverez de vrais trésors et vous poserez un geste pour une bonne cause.

Informez-vous à la Banque CIBC, 505 Béthany Lachute, Lachute, 450-562-7971

Merci de partager l'information!

10 commentaires:

  1. Hi Hi une chance que tu t'es débarrassé de quelques livres....j'ai aussi le livre demandez et vous recevrez...je le garde encore ....

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  2. Merci Cryzal! J'ai perdu 300 livres et ce, sans régime! lol

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  3. C,est pour une bonne cause et c'est aussi un bon ménage, on amasse sans arrêt et vient le temps d'épurer et ça ne fait pas de torts surtout que c'est pour une bonne cause !

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  4. Aillle... le sacrifice le plus difficile, , se départir de livres, même de ceux qu'on ne lit plus, même de ceux qu'on n'a pas aimés. Comme arracher une enfant à sa mère. J'y pense, j'y pense, pendant ce temps, ils continuent d'accumuler la poussière.

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  5. Merci Suzanne & Roger! Finalement c'est gagnant pour tous.

    Merci Quelquepart! Ton message me fait du bien.

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  6. coucou,
    pas facile,
    méme pour la bonne cause......
    pour le livre a tranche dorée
    j'en posséde un de cette collection, je pense...
    joli hasard...
    belle,
    trés belle semaine à toi..
    bizzzzzzz claire

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  7. quelle belle initiative!!je te comprend je suis tellement attachée à mes livres..ils m'ont si souvent sorti de l'ennui ou de la mélancolie...

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  8. Il y a quelques années, j'aurais trouvé impensable de me séparer de mes livres. Mais plus le temps passe, plus c'est "facile". On accumule toujours trop de toute façon. Oui, il y a certains livres dont je ne pourrais jamais me séparer. Mais je sais qu'il y en a d'autres qui trouveront leur propre route de temps à autre. Et ça fait du bien.

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  9. De mon côté je trouve que le moyen le plus facile de se défaire de ses précieux livres, c'est de rêver à toutes les personnes qui seront touchées par ces beaux écrits et tout le bonheur qu'on répand dans le coeur de gens qu'on ne connait même pas.
    Agrandissons notre belle famille dans l'amour et la générosité.
    Fée-Marraine, gros bisous!

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