...je me suis arrêtée pour faire quelques photos.
J'aimerais tellement arriver à capturer l'intensité des couleurs d'automne mais les photos ne leur rendent pas hommage... elles ont l'air fades à côté de ce que je vois mais je persévère... j'y arriverai peut-être.
Aujourd'hui ce sont des champignons qui m'ont fait de grands signes pour que je les prennent en photo. Moi! Moi! Moi! ont dit en coeur les trois amanites. D'accord, je vous prends en photo mais pas question de vous cueillir.
Le dernier que j'ai vu (la première photo) me faisait beaucoup penser à ce que la dame polonaise appelle "le bolet escargot" à cause de la substance visqueuse qui le recouvre. En levant les yeux un peu plus loin j'en ai vu tout un troupeau et un autre et encore un autre. Il y en avait partout. Je débordais d'enthousiasme devant une telle abondance.
Je suis retournée à l'auto, j'ai conduit jusque chez la dame polonaise.
- Alinka ! Entrez, entrez !
- Je ne peux rester, je viens seulement vous donner une information que je lui dis toute excitée. Il y a des tonnes de champignons comme vous cueillez près du lac... regardez, j'en ai pris un en photo... c'est bien cela que vous cueillez n'est-ce pas?
- Oui, bolet escargot... vous ramasser? qu'elle demande.
- Non, moi photographier, vous ramasser... pour vous, que je réponds avec un étrange accent spontané qui me surprends.
- Vous asseoir, qu'elle dit.
- Non, je dois retourner travailler, je passais simplement vous donner l'information.
Elle m'a alors offert un plat cuisiné de champignons encore tout chaud.
J'ai refusé. Je sais le temps que ça prend pour cueillir tout ça, tout vérifier, tout nettoyer et pour ces champignons je sais qu'elle enlève doucement la petite membrane gluante sur chacun. La veille, elle s'était couchée à minuit parce qu'il est hors de question de gaspiller... on cueille, on transforme, qu'elle m'avait appris. On doit pas gaspiller cadeaux de la Nature, qu'elle avait dit d'un ton très formel quand elle m'avait initiée à la cueillette.
- Pas poli refuser cadeau, qu'elle a dit en me tendant le plat avec un sourire absolument charmant.
J'ai accepté et... je me suis régalée !
Les aventures au quotidien d’une Fée ermite dans la forêt Laurentienne. Des moments privilégiés, racontés en toute simplicité. Des petites histoires pour apprendre, pour rire ou pour réfléchir.
mercredi 29 septembre 2010
Au retour du travail...
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Vous devez ressentir le plaisir dans votre corps...
...m'a dit un parfait inconnu ce soir.
J'explique ?
Chaque mardi après le boulot, je vais dans un petit resto que j'adore pour manger une salade, histoire de ne pas arriver le ventre vide à mon cours de danse.
À l’heure où j’y vais, juste un peu avant la fermeture, c’est habituellement tranquille, il y a peu de clients. Ce soir, il n'y en avait qu'un seul, un grand mince avec un drôle de chapeau.
- C'est ton cours ce soir ? me demande la jeune femme du resto pour faire la conversation.
- Oui, et j'te dis que j'travaille fort parce que dans ce cours y’a des danseuses professionnelles et des professeures de danse... si j'veux pas avoir l'air empotée j'ai d'affaires à mettre les bouchées doubles (mais pas dans la bouffe) pour lever bien haut la jambe, étirer le bras dans un mouvement gracieux, faire des pirouettes aussi bien qu'elles. Tu sais, c'est pas évident de tourner sur soi-même quand t'as les pieds moites pis que tu mets tout ton poids sur une jambe... je suis pas un poids plume.
C'est là que l'homme s'est retourné, m'a regardée dans les yeux et a dit d'un ton calme: Laissez faire les autres, vous devez vous centrer sur l'émotion et simplement ressentir le plaisir dans votre corps. J'étais encore sous la surprise de son commentaire quand il a ajouté en se levant: Et pour les pirouettes, l'idée c'est de garder le focus visuel sur un point, comme ça, qu'il a dit en pirouettant trois tours avec beaucoup d'exactitude et de prestance.
J’étais fortement impressionnée par cette démonstration totalement inattendue.
- Vous êtes danseur ?
- Je l'ai été... danse contemporaine, je crois qu'il a dit. J'ai dansé avec... (et là demandez-moi pas le nom, comme je n’en connais aucun, alors je ne l’ai pas retenu) mais au Québec c'est difficile d'en vivre alors j'ai laissé il y a 8 ans.
La jeune femme du resto, ce gars, une cliente qui venait de se joindre à nous et moi avons jasé avec passion de salsa, gumboot, danse africaine, Hip Hop, etc. C'était tellement intéressant que j'ai oublié de partir et que j'ai bien failli arriver en retard à mon cours.
Laissez faire les autres, que je me répétais en me concentrant sur les mouvements nouveaux, ressentir le plaisir dans son corps que je me disais aussi tout en essayant d’acquérir vitesse et précision. Je réalisais que je n'étais pas du tout dans mon corps mais plutôt dans ma tête, plus précisément dans les méandres de ma mémoire à la recherche des derniers enchaînements qu'on venait tout juste d'apprendre.
C’est en regardant ma professeure de danse exécuter les mouvements que j’ai compris ce que le gars du resto avait tenté de m’expliquer. Elle est tellement dans son élément... vous devriez la voir... elle est complètement transformée dès qu'elle danse... on dirait presque qu'elle est en transe... ce n’est pas son bras qu’elle bouge, c’est tout son corps et son âme qui bouge à travers son bras. C'est TELLEMENT beau de la voir danser qu'à deux ou trois reprises ce soir j'étais si fascinée que j'ai simplement oublié... de danser. J'étais là, plantée comme une codingue au milieu du groupe de danseuses, immobile, les yeux écarquillés, peut-être même que j’avais un coulis de bave... je devais être belle à voir !
J'explique ?
Chaque mardi après le boulot, je vais dans un petit resto que j'adore pour manger une salade, histoire de ne pas arriver le ventre vide à mon cours de danse.
À l’heure où j’y vais, juste un peu avant la fermeture, c’est habituellement tranquille, il y a peu de clients. Ce soir, il n'y en avait qu'un seul, un grand mince avec un drôle de chapeau.
- C'est ton cours ce soir ? me demande la jeune femme du resto pour faire la conversation.
- Oui, et j'te dis que j'travaille fort parce que dans ce cours y’a des danseuses professionnelles et des professeures de danse... si j'veux pas avoir l'air empotée j'ai d'affaires à mettre les bouchées doubles (mais pas dans la bouffe) pour lever bien haut la jambe, étirer le bras dans un mouvement gracieux, faire des pirouettes aussi bien qu'elles. Tu sais, c'est pas évident de tourner sur soi-même quand t'as les pieds moites pis que tu mets tout ton poids sur une jambe... je suis pas un poids plume.
C'est là que l'homme s'est retourné, m'a regardée dans les yeux et a dit d'un ton calme: Laissez faire les autres, vous devez vous centrer sur l'émotion et simplement ressentir le plaisir dans votre corps. J'étais encore sous la surprise de son commentaire quand il a ajouté en se levant: Et pour les pirouettes, l'idée c'est de garder le focus visuel sur un point, comme ça, qu'il a dit en pirouettant trois tours avec beaucoup d'exactitude et de prestance.
J’étais fortement impressionnée par cette démonstration totalement inattendue.
- Vous êtes danseur ?
- Je l'ai été... danse contemporaine, je crois qu'il a dit. J'ai dansé avec... (et là demandez-moi pas le nom, comme je n’en connais aucun, alors je ne l’ai pas retenu) mais au Québec c'est difficile d'en vivre alors j'ai laissé il y a 8 ans.
La jeune femme du resto, ce gars, une cliente qui venait de se joindre à nous et moi avons jasé avec passion de salsa, gumboot, danse africaine, Hip Hop, etc. C'était tellement intéressant que j'ai oublié de partir et que j'ai bien failli arriver en retard à mon cours.
Laissez faire les autres, que je me répétais en me concentrant sur les mouvements nouveaux, ressentir le plaisir dans son corps que je me disais aussi tout en essayant d’acquérir vitesse et précision. Je réalisais que je n'étais pas du tout dans mon corps mais plutôt dans ma tête, plus précisément dans les méandres de ma mémoire à la recherche des derniers enchaînements qu'on venait tout juste d'apprendre.
C’est en regardant ma professeure de danse exécuter les mouvements que j’ai compris ce que le gars du resto avait tenté de m’expliquer. Elle est tellement dans son élément... vous devriez la voir... elle est complètement transformée dès qu'elle danse... on dirait presque qu'elle est en transe... ce n’est pas son bras qu’elle bouge, c’est tout son corps et son âme qui bouge à travers son bras. C'est TELLEMENT beau de la voir danser qu'à deux ou trois reprises ce soir j'étais si fascinée que j'ai simplement oublié... de danser. J'étais là, plantée comme une codingue au milieu du groupe de danseuses, immobile, les yeux écarquillés, peut-être même que j’avais un coulis de bave... je devais être belle à voir !
dimanche 26 septembre 2010
JAVA
A CAPPELLA
Aujourd'hui à l'église anglicane Christ Church, à Saint-André-d’Argenteuil, j'ai eu l'immense privilège d'assister gratuitement, dans le cadre des journées de la Culture, à une performance de très haute qualité du Quatuor Vocal Java.
Quatre femmes très talentueuses avec des voix absolument extraordinaires, une complicité remarquable et un dynamisme contagieux ont interprété a cappela des pièces qui m'ont émue, qui m'ont rappelé des souvenirs, qui m'ont fait sourire et même rire bref, qui m'ont complètement charmée, j'étais en-chantée.
Java - Retenez ce nom - Si vous avez la chance aller les voir en spectacle... je vous assure qu'à votre tour vous serez en-chantés.
Aujourd'hui à l'église anglicane Christ Church, à Saint-André-d’Argenteuil, j'ai eu l'immense privilège d'assister gratuitement, dans le cadre des journées de la Culture, à une performance de très haute qualité du Quatuor Vocal Java.
Quatre femmes très talentueuses avec des voix absolument extraordinaires, une complicité remarquable et un dynamisme contagieux ont interprété a cappela des pièces qui m'ont émue, qui m'ont rappelé des souvenirs, qui m'ont fait sourire et même rire bref, qui m'ont complètement charmée, j'étais en-chantée.
Java - Retenez ce nom - Si vous avez la chance aller les voir en spectacle... je vous assure qu'à votre tour vous serez en-chantés.
samedi 25 septembre 2010
Roger croyait avoir perdu la raison
quand il a vu un éléphant sur son balcon.
Devrais-je m'inquiéter d'en avoir surpris deux dans mon panier de pommes ?
Devrais-je m'inquiéter d'en avoir surpris deux dans mon panier de pommes ?
L'Automne
vue par une Fée.
Quelques heures seulement après l'arrivée de l'équinoxe m'est venue l'idée de réaliser une série de photos. Habitée par une incontrôlable compulsion j'en ai fait près d'une centaine hier. Je les ai ensuite divisées en "collections": Sur la piste de la Fée des récoltes; les photos d'automne qui n'en ont pas l'air; les feuilles qui n'avaient aucune chance de se retrouver dans un scrapbook; les couleurs chaudes et vibrantes.
Je vous présente donc, en primeur et en direct de l'album de la Fée des récoltes, quelques photos des graines de pivoines qui naissent dans des draps de satin.
Quelques heures seulement après l'arrivée de l'équinoxe m'est venue l'idée de réaliser une série de photos. Habitée par une incontrôlable compulsion j'en ai fait près d'une centaine hier. Je les ai ensuite divisées en "collections": Sur la piste de la Fée des récoltes; les photos d'automne qui n'en ont pas l'air; les feuilles qui n'avaient aucune chance de se retrouver dans un scrapbook; les couleurs chaudes et vibrantes.
Je vous présente donc, en primeur et en direct de l'album de la Fée des récoltes, quelques photos des graines de pivoines qui naissent dans des draps de satin.
mardi 21 septembre 2010
La tournée matinale des jardins
par Madame Rose
Voyez sa binette?
Elle est complètement gaga des bégonias.
Elle ne peut s'empêcher d'effleurer chaque fleur qu'elle croise, de se délecter de chaque parfum.
Toujours prête à rendre service, elle a transformé, en passant, quelques bûches de cèdre en petites éclisses pour faire du bois d'allumage.
À la belle Dalhia qui ne supporte pas le froid, Madame Rose à promis qu'elle la mettrait bien à l'abri.
Au Tournesol, elle a confié une mission très importante:
Tu dois rester debout, droit et fier pour nourrir les oiseaux durant tout l'hiver.
Voyez sa binette?
Elle est complètement gaga des bégonias.
Elle ne peut s'empêcher d'effleurer chaque fleur qu'elle croise, de se délecter de chaque parfum.
Toujours prête à rendre service, elle a transformé, en passant, quelques bûches de cèdre en petites éclisses pour faire du bois d'allumage.
À la belle Dalhia qui ne supporte pas le froid, Madame Rose à promis qu'elle la mettrait bien à l'abri.
Au Tournesol, elle a confié une mission très importante:
Tu dois rester debout, droit et fier pour nourrir les oiseaux durant tout l'hiver.
jeudi 16 septembre 2010
Formation inattendue
Vendredi dernier ou celui d'avant, je suis allée au lac histoire de me rafraîchir un peu avant de rentrer chez moi.
Vous vous souvenez de la dame polonaise que j’avais rencontré au milieu du lac en juillet? Elle était là et semblait m'attendre... de pied ferme.
- Vous être femme sérieuse ? qu’elle m’a demandé dès qu’elle m’a vue. Vous vouloir cueillir champignons cet hiver Alinka ? qu’elle a ajouté.
- Cet hiver ? On ne cueille pas de champignons l'hiver... du moins je crois pas, ça se fait vraiment? que je lui ai répondu trop étonnée par son étrange question. Quand le brouillard de mon cerveau s'est dissipé, je me suis souvenue qu'à notre première rencontre elle m’avait parlé avec passion des champignons sauvages et à ce moment là j’ai dû lui dire que j’aimerais bien apprendre… mais je n’avais pas donné suite.
Le ton m’indiquait l’impatience mais le nom qu’elle venait de me donner, Alinka, en était un affectueux. J’ai un peu de difficulté à discerner l’intention derrière l’intonation car le polonais est une langue gutturale; la dame a un accent fort, intense, passionné qui brouille un peu mon système de décodage.
Je crois qu’elle en avait assez d’attendre et qu’elle avait décidé que c’était aujourd’hui qu’elle me donnait un cours. D’ailleurs elle était très bien préparée.
Après m’avoir donné un peu de théorie, elle m’a prise par le bras pour me traîner dans le bois (elle pouvait pas me tirer par la manche, j’étais déjà en maillot de bain). Cette situation était beaucoup trop étrange pour que j’y résiste. Ça m'étonnait et m'amusait à la fois.
Elle se penche pour cueillir un champignon….
- On fait comme ça, ou comme ça… on arrache jamais, jamais. Elle explique qu'il ne faut pas jamais toucher à ... (un mot polonais que j'ai traduit par mycelium). Toi pouvoir revenir dans quelques jours et trouver d'autres champignons ici. Nature généreuse, faut protéger. Ton tour, montre moi si tu as compris.
Elle me montre toutes les caractéristique du champignon… le chapeau, le dessous, la queue (qu’elle prononce la cu - ce qui me fait sourire chaque fois).
- Toi doit observer tout ça… maintenant, continuer. Quand vous promener dans le bois, pas regarder n’importe où… regarder par terre. Maintenant tu trouves un champignon, qu’elle dit soudainement en s’arrêtant.
Je regarde, ne vois pas grand chose… j’avance, en trouve un… je ressens l'enthousiasme d'une petite fille qui vient de gagner une chasse au trésor.
- Non, pas lui… toi allée trop loin, faut bien regarder !
En revenant sur mes pas, j'ai trouvé celui qu'elle voulait que je vois.
- Lui être même sorte que le premier ?
J’observe tout ce qu’elle m’a appris et malgré qu'il a une teinte un peu différente, j’en conclu que oui.
- Bien. Pourquoi alors avoir l’air différent ? qu’elle me demande avec une intonation que j'ai reconnue; celle d'une question piège.
- Parce qu’il n’a pas le même âge.
- Mais non mâdame ! qu'elle s'exclame, les baguettes en l'air.
J'avais subitement changé de statut... mâdame avait remplacé Alinka. Je m’étais souvenue qu’on en avait parlé la dernière fois et qu’elle insistait beaucoup pour dire que les livres ne disent pas tout… que les champignons étaient légèrement différents selon l’endroit où ils poussent. Je savais très bien que c’est ce qu’elle voulait que je réponde. Et j'avoue que ça m'amusait un peu de ne pas donner la réponse attendue.
- OUI c’est pour ça, que je lui répète en élève rebelle… Il n’a pas le même âge ET il n’a pas poussé dans les mêmes conditions, un était à l’ombre et l’autre au soleil.
- Bien, qu'elle dit de sa grosse voix rauque en inclinant la tête en signe d'approbation.
Après avoir cueilli quelques spécimens de trois variétés de champignons, je suis allée sauter dans le lac... avec sa bénédiction. Après une trentaine de minutes… je sentais un inconfort… comme si je devais sortir de l’eau.
La dame polonaise m’attendait avec la suite de ma formation. Elle avait apporté un panier et des sacs de coton.
- Cueillir avec ça, jamais cueillette avec sac de plastique, qu’elle m’a dit.
Elle avait également apporté un couteau et m’a appris à nettoyer, à éplucher et à préparer les champignons pour les faire sécher, les mariner, les congeler ou les faire cuire. On ne les coupe pas de la même façon.
-Ce champignon goûte le ciel sur la langue ! qu'elle m'a dit avec une intensité gourmande.
Elle était intarissable… certains champignons aiment les bouleaux, d’autres le gazon… elle m’a parlé de test organoleptique (ou quelque chose du genre).
- Je suis impressionnée par toutes vos connaissances, vous êtes vraiment spécialiste, que je lui ai dit en guise de conclusion.
- Oui, qu'elle m'a simplement répondu avec une belle lumière dans le regard.
Je me sens très privilégiée d'avoir eu cette formation inattendue. Malheureusement je n'avais pas mon appareil photo mais dans quelques jours j'y retourne et là j'aurai des photos et même des noms français pour ces champignons car en polonais je ne sais que dire bonjour.
Djindobre !
Vous vous souvenez de la dame polonaise que j’avais rencontré au milieu du lac en juillet? Elle était là et semblait m'attendre... de pied ferme.
- Vous être femme sérieuse ? qu’elle m’a demandé dès qu’elle m’a vue. Vous vouloir cueillir champignons cet hiver Alinka ? qu’elle a ajouté.
- Cet hiver ? On ne cueille pas de champignons l'hiver... du moins je crois pas, ça se fait vraiment? que je lui ai répondu trop étonnée par son étrange question. Quand le brouillard de mon cerveau s'est dissipé, je me suis souvenue qu'à notre première rencontre elle m’avait parlé avec passion des champignons sauvages et à ce moment là j’ai dû lui dire que j’aimerais bien apprendre… mais je n’avais pas donné suite.
Le ton m’indiquait l’impatience mais le nom qu’elle venait de me donner, Alinka, en était un affectueux. J’ai un peu de difficulté à discerner l’intention derrière l’intonation car le polonais est une langue gutturale; la dame a un accent fort, intense, passionné qui brouille un peu mon système de décodage.
Je crois qu’elle en avait assez d’attendre et qu’elle avait décidé que c’était aujourd’hui qu’elle me donnait un cours. D’ailleurs elle était très bien préparée.
Après m’avoir donné un peu de théorie, elle m’a prise par le bras pour me traîner dans le bois (elle pouvait pas me tirer par la manche, j’étais déjà en maillot de bain). Cette situation était beaucoup trop étrange pour que j’y résiste. Ça m'étonnait et m'amusait à la fois.
Elle se penche pour cueillir un champignon….
- On fait comme ça, ou comme ça… on arrache jamais, jamais. Elle explique qu'il ne faut pas jamais toucher à ... (un mot polonais que j'ai traduit par mycelium). Toi pouvoir revenir dans quelques jours et trouver d'autres champignons ici. Nature généreuse, faut protéger. Ton tour, montre moi si tu as compris.
Elle me montre toutes les caractéristique du champignon… le chapeau, le dessous, la queue (qu’elle prononce la cu - ce qui me fait sourire chaque fois).
- Toi doit observer tout ça… maintenant, continuer. Quand vous promener dans le bois, pas regarder n’importe où… regarder par terre. Maintenant tu trouves un champignon, qu’elle dit soudainement en s’arrêtant.
Je regarde, ne vois pas grand chose… j’avance, en trouve un… je ressens l'enthousiasme d'une petite fille qui vient de gagner une chasse au trésor.
- Non, pas lui… toi allée trop loin, faut bien regarder !
En revenant sur mes pas, j'ai trouvé celui qu'elle voulait que je vois.
- Lui être même sorte que le premier ?
J’observe tout ce qu’elle m’a appris et malgré qu'il a une teinte un peu différente, j’en conclu que oui.
- Bien. Pourquoi alors avoir l’air différent ? qu’elle me demande avec une intonation que j'ai reconnue; celle d'une question piège.
- Parce qu’il n’a pas le même âge.
- Mais non mâdame ! qu'elle s'exclame, les baguettes en l'air.
J'avais subitement changé de statut... mâdame avait remplacé Alinka. Je m’étais souvenue qu’on en avait parlé la dernière fois et qu’elle insistait beaucoup pour dire que les livres ne disent pas tout… que les champignons étaient légèrement différents selon l’endroit où ils poussent. Je savais très bien que c’est ce qu’elle voulait que je réponde. Et j'avoue que ça m'amusait un peu de ne pas donner la réponse attendue.
- OUI c’est pour ça, que je lui répète en élève rebelle… Il n’a pas le même âge ET il n’a pas poussé dans les mêmes conditions, un était à l’ombre et l’autre au soleil.
- Bien, qu'elle dit de sa grosse voix rauque en inclinant la tête en signe d'approbation.
Après avoir cueilli quelques spécimens de trois variétés de champignons, je suis allée sauter dans le lac... avec sa bénédiction. Après une trentaine de minutes… je sentais un inconfort… comme si je devais sortir de l’eau.
La dame polonaise m’attendait avec la suite de ma formation. Elle avait apporté un panier et des sacs de coton.
- Cueillir avec ça, jamais cueillette avec sac de plastique, qu’elle m’a dit.
Elle avait également apporté un couteau et m’a appris à nettoyer, à éplucher et à préparer les champignons pour les faire sécher, les mariner, les congeler ou les faire cuire. On ne les coupe pas de la même façon.
-Ce champignon goûte le ciel sur la langue ! qu'elle m'a dit avec une intensité gourmande.
Elle était intarissable… certains champignons aiment les bouleaux, d’autres le gazon… elle m’a parlé de test organoleptique (ou quelque chose du genre).
- Je suis impressionnée par toutes vos connaissances, vous êtes vraiment spécialiste, que je lui ai dit en guise de conclusion.
- Oui, qu'elle m'a simplement répondu avec une belle lumière dans le regard.
Je me sens très privilégiée d'avoir eu cette formation inattendue. Malheureusement je n'avais pas mon appareil photo mais dans quelques jours j'y retourne et là j'aurai des photos et même des noms français pour ces champignons car en polonais je ne sais que dire bonjour.
Djindobre !
mardi 14 septembre 2010
Sur ma route aujourd'hui
Je conduisais d'une ville à une autre pour une dernière réunion lorsque, sur le bord d'un étang, j'ai aperçu trois jolies tortues se faire dorer la carapace au soleil.
Comble de chance, j'avais mon appareil photo et une place sécuritaire pour me garer.
Je suis descendue de la voiture, j'ai fermé doucement la porte sans la faire claquer, je me suis approchée... à pas de tortue, histoire de ne pas me faire repérer.
Comble de malchance un troupeau de grenouilles cachées dans les hautes herbes ont bondit dans l'eau, les tortues alertées ont toutes plongé et le héron que je n'avais même pas remarqué s'est envolé.
En moins de temps qu'il faut pour faire "clic"... l'étang était devenu désert... presque désert en fait... il ne restait plus qu'une toute petite tortue téméraire (ou sourde) qui a gentiment accepté de prendre la pose avant de plonger à son tour.
Comble de chance, j'avais mon appareil photo et une place sécuritaire pour me garer.
Je suis descendue de la voiture, j'ai fermé doucement la porte sans la faire claquer, je me suis approchée... à pas de tortue, histoire de ne pas me faire repérer.
Comble de malchance un troupeau de grenouilles cachées dans les hautes herbes ont bondit dans l'eau, les tortues alertées ont toutes plongé et le héron que je n'avais même pas remarqué s'est envolé.
En moins de temps qu'il faut pour faire "clic"... l'étang était devenu désert... presque désert en fait... il ne restait plus qu'une toute petite tortue téméraire (ou sourde) qui a gentiment accepté de prendre la pose avant de plonger à son tour.
dimanche 12 septembre 2010
Voici Rose
Grande Cheffe de la marmite.
Chaque matin, dès le lever du soleil, on peut la voir voler au dessus des jardins en quête de quelques précieuses herbes à mettre dans sa marmite.
Elle est facile à reconnaître, contrairement à ses consœurs qui utilisent un balai, Rose se déplace sur une cuillère de bois. Elle invente et concocte des marmitées qui nourrissent, soignent et apaisent.
Viens respirer la Camomille ! qu’elle me dit dès qu’elle me voit arriver au jardin. Ça sent le soleil, le miel, la Vie ! Nous allons en cueillir pour préparer de bonnes infusions réconfortantes.
Il y a aussi la Sauge à cueillir ! Tu te souviens, elle a fait des merveilles en gargarisme pour ton abcès l’an dernier. Tu l’apprécieras aussi quand tes bouffées de chaleur commenceront.
Le Thym citron ! qu’elle dit avant de se lancer quasi à plat ventre dans la talle.
Celui là, je crois que c’est son préféré.
Chaque matin, dès le lever du soleil, on peut la voir voler au dessus des jardins en quête de quelques précieuses herbes à mettre dans sa marmite.
Elle est facile à reconnaître, contrairement à ses consœurs qui utilisent un balai, Rose se déplace sur une cuillère de bois. Elle invente et concocte des marmitées qui nourrissent, soignent et apaisent.
Viens respirer la Camomille ! qu’elle me dit dès qu’elle me voit arriver au jardin. Ça sent le soleil, le miel, la Vie ! Nous allons en cueillir pour préparer de bonnes infusions réconfortantes.
Il y a aussi la Sauge à cueillir ! Tu te souviens, elle a fait des merveilles en gargarisme pour ton abcès l’an dernier. Tu l’apprécieras aussi quand tes bouffées de chaleur commenceront.
Le Thym citron ! qu’elle dit avant de se lancer quasi à plat ventre dans la talle.
Celui là, je crois que c’est son préféré.
jeudi 9 septembre 2010
En direct des jardins
Quelques tomates délicieuses à croquer, à cuisiner, à congeler, à transformer mais surtout à savourer avec bonheur.
J'en profite pour remercier les abeilles qui ont pollinisé les fleurs, les micro-organismes pour le rôle vital qu'ils accomplissent dans le sol ainsi que tous les oiseaux qui se sont chargé de l'entretien du pommier.
mercredi 8 septembre 2010
Une tendre pensée
pour toi grand-maman.
Il y a de cela fort longtemps, mais tout de même pas tant que ça, j’étais une jeune adolescente qui accompagnait sa grand-mère à des cours de danse au club d’âge d’or. Les hommes meurent plus tôt que les femmes; plus on avance en âge, plus il est difficile de se trouver un partenaire de danse, qu’elle m’avait expliqué pour me convaincre de l’accompagner.
Souvent, la nuit suivant un cours, elle venait me réveiller. Dors-tu? Dors-tu ? me demandait-elle tout bas en me touchant doucement le bras. J’ai oublié un pas, tu peux venir me le montrer ? Ce ne sera pas long.
J’avais la mémoire et l’impatience de mon jeune âge, elle avait la détermination et la patience du sien. Presque chaque semaine, elle venait ainsi me réveiller, non sans s’être d’abord longuement creusé les méninges pour essayer de se rappeler les pas. Elle ne voulait surtout pas déranger. J’y allais en bougonnant un peu au début mais vite le plaisir de la danse et l’agréable compagnie de ma grand-mère me redonnait ma bonne humeur. C’est ainsi que le jeudi, vers 5h du matin, dans le salon de mes parents, on pouvait entendre chuchoter des « un, deux, trois cha cha un, deux, trois » ou encore des « lent, lent, vite vite lent ».
Hier soir c’était mon cours de danse de l’Inde. À mon tour aujourd’hui d’avoir la mémoire un peu fragile. Cette nuit, après m’être creusé les méninges pour retrouver le nouveau pas... j’aurais bien aimé à mon tour, avoir quelqu’un à réveiller.
Tu me manques grand-maman.
Il y a de cela fort longtemps, mais tout de même pas tant que ça, j’étais une jeune adolescente qui accompagnait sa grand-mère à des cours de danse au club d’âge d’or. Les hommes meurent plus tôt que les femmes; plus on avance en âge, plus il est difficile de se trouver un partenaire de danse, qu’elle m’avait expliqué pour me convaincre de l’accompagner.
Souvent, la nuit suivant un cours, elle venait me réveiller. Dors-tu? Dors-tu ? me demandait-elle tout bas en me touchant doucement le bras. J’ai oublié un pas, tu peux venir me le montrer ? Ce ne sera pas long.
J’avais la mémoire et l’impatience de mon jeune âge, elle avait la détermination et la patience du sien. Presque chaque semaine, elle venait ainsi me réveiller, non sans s’être d’abord longuement creusé les méninges pour essayer de se rappeler les pas. Elle ne voulait surtout pas déranger. J’y allais en bougonnant un peu au début mais vite le plaisir de la danse et l’agréable compagnie de ma grand-mère me redonnait ma bonne humeur. C’est ainsi que le jeudi, vers 5h du matin, dans le salon de mes parents, on pouvait entendre chuchoter des « un, deux, trois cha cha un, deux, trois » ou encore des « lent, lent, vite vite lent ».
Hier soir c’était mon cours de danse de l’Inde. À mon tour aujourd’hui d’avoir la mémoire un peu fragile. Cette nuit, après m’être creusé les méninges pour retrouver le nouveau pas... j’aurais bien aimé à mon tour, avoir quelqu’un à réveiller.
Tu me manques grand-maman.
mardi 7 septembre 2010
On fait une activité créative ?
C'est ce que j'ai proposé à la Fée du Lac, une poignée de cabosses de pavots à la main.
Elle est toujours partante pour une activité créative. On détermine les consignes: On doit créer des personnages en utilisant que des matériaux issus des jardins. D'accord ? D'accord mais on a tout de même droit à la colle et à la peinture. D'accord.
Je vous présente ici les personnages confectionnés avec des cabosses de pavot, des tiges d'oignon, de la monnaie du pape, de l'écorce de bouleau trouvée par terre, des graines de malva, des têtes séchées d'ancolie, des fleurs de gypsophile, ...
dimanche 5 septembre 2010
De nouvelles photos des médiévales
Je suis retournée à la fête médiévale aujourd'hui... j'ai été aussi charmée que l'an dernier.
Ce qui me fascine toujours autant c'est vraiment la générosité des gens qui partagent leurs connaissances avec moult détails... j'ai encore appris tout plein de choses sur le tissage, les Vickings, les combats, les poules couveuses, les alpagas, l'histoire du tartan, et beaucoup plus encore.
Un baron m'a offert un caoua mais malheureusement le contenant s'est renversé sur le feu.
Merci tout de même monsieur le Baron !
Mur de pierres... en sable.
Nous avons fait la tournée des différents villages et rencontré des gens tous plus intéressants les uns que les autres.
Nous avons bu du jus de Troll, dégusté des doigts de Goblins.
Nous avons assisté à des tournois de chevalerie impressionnants.
C'était, une fois de plus, une journée remplie de surprises.
Ce qui me fascine toujours autant c'est vraiment la générosité des gens qui partagent leurs connaissances avec moult détails... j'ai encore appris tout plein de choses sur le tissage, les Vickings, les combats, les poules couveuses, les alpagas, l'histoire du tartan, et beaucoup plus encore.
Un baron m'a offert un caoua mais malheureusement le contenant s'est renversé sur le feu.
Merci tout de même monsieur le Baron !
Mur de pierres... en sable.
Nous avons fait la tournée des différents villages et rencontré des gens tous plus intéressants les uns que les autres.
Nous avons bu du jus de Troll, dégusté des doigts de Goblins.
Nous avons assisté à des tournois de chevalerie impressionnants.
C'était, une fois de plus, une journée remplie de surprises.
vendredi 3 septembre 2010
Les Médiévales internationales de St-Colomban
J'y suis allée pour la première fois l'an dernier et je suis tombée sous le charme. Les médiévales ont lieu les 4,5 et 6 septembre. Vous aurez plus d'information en vous rendant sur medievales.ca (désolée, je n'arrive pas à mettre le lien).
C'était comme faire un voyage dans le temps... j'étais retournée quelques siècles en arrière.
Avec la Fée du Lac, nous avons visité le campement des Vickings, rencontré des Maures, cotoyé des Templiers et j'en passe. Contrairement à ce que j'aurais été portée à croire, c'était bien bien au delà des costumes. Ce sont tous des gens passionnés, férus d'histoire et habités par la générosité de partager leur savoir.
Nous avons assisté à des concours d'adresse brillament exécutés par de preux chevaliers, à des combats à l'épée, nous avons rencontré le forgeron, mangé des doigts de Goblin, assisté à un oracle, flatté la cuisse d'un Satyre, enlacé un géant, écouté de la musique enchanteresse. Une dame du désert a lu mon avenir dans le sable, la déesse de l'amour nous a offert un hydromel, une bonne soeur nous a montré à confectionner les cordons, un chevalier nous a initié au tir à la hache, un autre au tir à l'arc.
Y'avait des kiosques avec des artistes absolument incroyables, talentueux, passionnés. Je me suis acheté un joli collier parce que je suis tombée en amour avec le collier ET avec le couple qui les fabrique.
Je ne sais pas si vous pouvez ressentir mon exitation à travers mes mots mais c'était vraiment vraiment trippant.
Si vous en avez la chance allez y faire un tour !
C'était comme faire un voyage dans le temps... j'étais retournée quelques siècles en arrière.
Avec la Fée du Lac, nous avons visité le campement des Vickings, rencontré des Maures, cotoyé des Templiers et j'en passe. Contrairement à ce que j'aurais été portée à croire, c'était bien bien au delà des costumes. Ce sont tous des gens passionnés, férus d'histoire et habités par la générosité de partager leur savoir.
Nous avons assisté à des concours d'adresse brillament exécutés par de preux chevaliers, à des combats à l'épée, nous avons rencontré le forgeron, mangé des doigts de Goblin, assisté à un oracle, flatté la cuisse d'un Satyre, enlacé un géant, écouté de la musique enchanteresse. Une dame du désert a lu mon avenir dans le sable, la déesse de l'amour nous a offert un hydromel, une bonne soeur nous a montré à confectionner les cordons, un chevalier nous a initié au tir à la hache, un autre au tir à l'arc.
Y'avait des kiosques avec des artistes absolument incroyables, talentueux, passionnés. Je me suis acheté un joli collier parce que je suis tombée en amour avec le collier ET avec le couple qui les fabrique.
Je ne sais pas si vous pouvez ressentir mon exitation à travers mes mots mais c'était vraiment vraiment trippant.
Si vous en avez la chance allez y faire un tour !
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