Alors que je transportais les plants à repiquer au potager, une bonne odeur de tomate m'est montée au nez et m'a réjouie le coeur. Même tout petits, les plants sentent bon la tomate chaude de soleil.
- Pourrais-je vous faire une demande spéciale ? qu'elle m'a dit avec le bel accent de la Riviera Italienne.
- Demande, on verra bien.
- Puisque qu'il n'a pas plu depuis des lustres, j'aimerais bien qu'après m'avoir copieusement arrosée, vous déposiez à mes pieds un paillis afin que le sol conserve son humidité. De plus, ça éviterait à mes feuilles du bas de se couvrir de terre advenant un arrosage trop intense. J'aime bien qu'elles restent propres.
- Je comprends mais je ne vois pas très bien ce que je peux faire... Aller acheter du paillis de cèdre ? Aller acheter de la paille ?
Le vent qui avait sûrement écouté la conversation souffla doucement sur la feuille de tomate qui pointa en direction du... tas de feuilles d'automne au fond du terrain.
- Non! Tu ne veux toujours pas que je rapporte les feuilles que je me suis évertuée à transporter là-bas ? que je lui demande un peu découragée.
- Ce serait bien. Vous savez, il y a plusieurs autres avantages à déposer un paillis à mes pieds; ça éviterait que le compost que vous ajoutez si gentiment dévale la pente à la première pluie venue, de plus, ce serait invitant pour les vers de terre qui trouveraient de la nourriture, qui la transformeraient de sorte je puisse l'assimiler, qui aéreraient la terre et permettraient ainsi à l'eau de mieux y circuler.
- Je sais, je sais, j'ai déjà eu cette discussion avec un vers de terre.
Vous devinez la suite...
Eh oui, je l'ai fait.
Ah! bon? Vous avez installé du paillis de feuilles séchées? me demande le merle d'Amérique qui arrive en sautillant.
Je vous remercie car je vais trouver amplement de quoi me nourrir avec toutes les bestioles qui se cacheront sous ces feuilles.