Certaines semences commençaient à avoir de l'âge, plusieurs années même, alors pour m'assurer d'en avoir au moins quelques plants, j'ai semé plus de graines, au cas où. Surprise! Elles ont toutes germé.
J'aurais pourtant dû m'en douter car les semences que j'avais étaient soit celles que j'avais moi-même récoltées avec beaucoup de soin, soit des semences ancestrales qui avaient traversé le temps, comme celles de la tomate "Mémé de Beauce".
On raconte que c'est un menuisier qui, en rénovant une vieille maison abandonnée à St-Joseph de Beauce, avait découvert les semences. Selon les dires des voisins, aucun jardin n'avait été cultivé à cet endroit depuis au moins 60 ans. Des 200 graines trouvées, seulement 3 auraient germé. Cette tomate géante, qui peut facilement atteindre 2 livres (quasiment un kilo), qu'on ne pouvait identifier fut nommée "Mémé de Beauce".
En conclusion, toutes les graines semées ont germé. Presque à l'unisson, les petites graines se sont étiré la tige et ont déployé en coeur leurs cotylédons (les premières feuilles qui ne sont pas les vraies feuilles).
Certaines, tellement pressées de s'épanouir, n'avaient même pas pris le temps de laisser tomber leur coquille avant de se déployer.
Les vraies feuilles ont ensuite fait leur apparition.
Tout ce petit monde commençait vraiment à être à l'étroit. Il fallait maintenant repiquer avant que les petites racines s'entremêlent et que le terreau s'épuise.
C'est aujourd'hui que le repiquage avait lieu. J'ai d'abord humecté le terreau avec de l'eau tiède comme une pluie chaude d'été. Parce que c'est plus agréable pour mes doigts et j'imagine pour les petites plantules aussi.
Les petits plants attendaient fébrilement sur la table de cuisine.
Les petites pousses étaient bien vigoureuses.
Elles avaient développé un beau système racinaire.
Une à une, je les ai installées dans leur nouvel habitat.
Au repiquage, j'essaie de planter le plus profondément possible. Ainsi, les petits poils qui recouvrent la tige se transforment en racines une fois dans le sol.
Il y aura donc plus de racines pour nourrir le plant
et ce sera plus stable pour résister au vent une fois au jardin.
Avec le repiquage vient l'indispensable identification car même si aujourd'hui je suis absolument sûre et certaine de me souvenir de qui est qui, l'expérience m'a maintes fois démontré que demain ce sera une autre histoire. Tous les petits bouts de plastique disponibles sont mis à contribution.
Vous avez bien lu, ce n'est pas une pièce d'auto que je veux identifier, mais il y a tout de même un lien. En fait, cette variété de tomate a été créée par un garagiste qui possédait un petit atelier de réparation au pied d'une montagne dont la côte abrupte faisait surchauffer les radiateurs des camions qui l'empruntait. D'où le nom Charlie Radiator. Charlie faisait de bonnes affaires jusqu'à la grande dépression de 1929 et là, il a dû trouver d'autres revenus pour se maintenir à flots. Il a croisé les 4 meilleures variétés de tomates à sa disposition et après 6 ans de pollinisation il a enfin réussi à stabiliser la variété. Il a ensuite vendu les plants issus de ce croisement 1$ chacun. La tomate était tellement populaire que la vente a permis à Charlie de payer son hypothèque.
Je ne sais trop si c'est l'histoire de cette tomate, son bon goût, son aspect côtelé, charnu qui me plaît autant. Peut-être un peu tout ça.
C'est elle!
Après les tomates, j'ai repiqué les piments d'Espelette. 12 semences issues du même petit piment reçu en cadeau l'an dernier, ont donné... 12 plants.
Ces petites plantules là aussi avaient de belles racines vigoureuses!
Après le repiquage, on passe à la douche histoire d'évacuer les bulles d'air et pour que le terreau adhère bien aux racines.
Et voilà une partie du travail!
Blanche semble décontenancée par l'apparition soudaine de tous ces petits pots.
Je ne lui dirai pas tout de suite que c'est pas fini... qu'il y a encore les tomates cerises Golden et Black Purple, les Green zebra, les Matina (mes préférées... elles aussi).