Une amie auteure m'avait invitée à un évènement littéraire. La Fée du Lac étant en congé et l'activité ayant lieu en après-midi, je lui ai demandé de m'accompagner.
On se rend donc hier au lieu du rendez-vous. L'adresse que nous avait donné l'amie auteure menait au bout d'un chemin sans issue.
Une dame très chic était là, debout au milieu du chemin, comme si elle nous attendait. Elle nous a fait un grand sourire, le genre qu'on fait quand on revoit un être cher après une longue absence. Elle semblait si heureuse de nous voir, sûrement qu'elle nous confondait avec quelqu'un d'autre. J'avais quasiment l'impression qu'elle allait me sauter au cou et me faire la bise.
Elle nous fait signe de se stationner là. Là? Oui, oui là, qu'elle a répondu en montrant la place d'un grand geste invitant. On ne savait pas trop. Cette dame semblait nous prendre pour quelqu'un d'autre et l'adresse que j'avais correspondait à une maison privée. Étions-nous au bon endroit?
Même si la situation était fort étrange, on a choisit de se stationner sans poser de question.
Une autre auto arrive derrière nous. La dame chic va à la rencontre de la conductrice et lui fait un accueil encore plus spectaculaire. La tête par la vitre d'auto, elle lui fait la bise.
On débarque de l'auto, la dame revient vers nous toute excitée et nous dit: Allez avertir les autres que madame la Mairesse vient d'arriver... Allez! On est un peu sonnées, on ne réagit pas tout de suite. Allez avertir qui? Aller avertir les gens que la Mairesse est arrivée! qu'elle répète avec un enthousiasme débordant.
Par où on passe ? demande Fée du lac ne sachant pas trop où il fallait aller.
Prenez la porte de côté... c'est à l'étage, que la dame répond comme si c'était une évidence.
On est au ralenti... comme dans un film ou un rêve. Allez ! qu'elle répète toute énervée.
On passe donc sur le côté de la grande maison aux volets bleus, on entre dans la maison. Nous sommes maintenant devant la cuisine. Un escalier est à notre gauche. C'est en haut l'étage tu crois? que j'ai demandé à la Fée du Lac. Ça doit. On monte l'escalier et on arrive dans un grand salon.
On n'a pas fait assez vite, la dame et la mairesse sont déjà derrière nous.
C'est la Mairesse! annonce Copine en invitant les gens à applaudir. Les gens sur le balcon alertés par ces applaudissements rentrent deux par deux. C'est la Mairesse! continue de scander Copine. Applaudissement! Décidément elle prenait son rôle au sérieux.
La Mairesse semblait d'ailleurs assez inconfortable d'un tel accueil.
Après le mot d'accueil, en français, par mon amie auteure, en anglais, par la dame chic qui semblait être l'hôte, et en espagnol, par... une dame espagnole, l'amie auteure a présenté le premier auteur invité. Je n'ai malheureusement pas retenu son nom. C'est un beau monsieur d'un certain âge, d'un âge certain, médecin chirurgien dans son pays la Roumanie et maintenant écrivain. Il était en bel habit gris et faisait très digne. C'était très protocolaire. Il a remercié la mairesse et lui a offert un bol provenant de son pays ainsi que d'autres cadeaux. Il a également remercié l'hôte ainsi que le représentant de la communauté écrivaine roumaine au Québec. Tout se faisait dans les règles de l'art.
Ensuite... il a commencé la lecture, en roumain, de textes qu'il avait écrit.
Même si elle semblait bien absorbée par la lecture de textes en langue étrangère, j'entendais les pensées de la Fée du Lac...Dans quoi tu m'as encore embarquée?
C'était une journée magnifique, chaude, ensoleillée (la 2e seulement depuis le début de la saison) et on étaient assises dans le salon d'une dame étrangère à écouter un monsieur roumain faire de la lecture. J'avais peine à retenir mon fou-rire tellement la situation était étrange.
C'était un évènement important, unique, d'envergure internationale, je me sentais privilégiée de pouvoir y assister, mais malgré tout ça... je n'arrivais pas à garder mon esprit en place. Si la journée avait été grise ou pluvieuse, on aurait certainement vécu l'expérience jusqu'au bout mais là... mes jardins m'appelaient trop fort; ils m'envoyaient plein de rayons de soleil à travers la fenêtre devant moi. J'ai même cru entendre le ti-lût,ti-lulût de mon merle.
Je ne voulais surtout pas commettre d'impair et être impolie avec l'amie qui m'avait invitée, l'hôte qui nous avait si bien accueillies et avec ce monsieur qui venait quand même de traverser l'océan pour venir présenter ses textes mais je ne pouvais rester non plus. C'était plus fort que moi. On l'a écouté pendant une trentaine de minutes, on suivait la vague quand les gens riaient ou faisaient des ah! puis on l'a chaleureusement applaudit.
Pendant que le deuxième monsieur roumain s'avançait pour lire à son tour, on a profité du fait que tous les regards étaient dans cette direction pour filer en douce, ni vues, ni connues.
Mes jardins m'ont réservé un accueil chaleureux, les mouches noires aussi. Le doute d'avoir fait ou non la bonne chose m'a malheureusement quand même accompagnée durant une partie de mon jardinage.
J'aime les fleurs, j'aime la poésie,
c'est la température qui détermine lequel je choisis.
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Filer à l'anglaise ... la seule solution possible ! J'ai bien aimé le texte et les illustrations ! J'ai passé un bon moment ... Merci !
RépondreSupprimerMerci beaucoup Gine!
RépondreSupprimerIl t'arrive toujours des histoires ... J'ai ri, cela est si bien raconté !
RépondreSupprimerMerci beaucoup Adiante! Un copain m'a dit que la Fée du Lac devrait être canonisée pour tout ce que je lui fais vivre. lol
RépondreSupprimerJ'adore me trouver dans des situations aussi incongrues! Il me semble qu'elles finissent toujours par trouver leur cohérence, pourvu qu'on gratte un peu le verni!!!
RépondreSupprimerJe crois que la Fée du lac et toi vous avez envie de vous fabriquer des souvenirs uniques et très personnels qui vous lient pour l'éternité. J'ai adoré ton aventure !
RépondreSupprimerBisous
lolol la morale de cette histoire, il faut apprednre le roumain ou .... demander plus d'infromation à nos amies écrivaines :)
RépondreSupprimerPour le reste, votre dernière phrase est trop bonne ! lol
Merci beaucoup! Vos commentaires me font toujours du bien!
RépondreSupprimerVos mots virevoltent, voltigent, s'envolent et se posent.
RépondreSupprimerVotre créativité s'y pose en prose.
Votre coeur, en couleurs, nous invite à ce banquet,
Où votre âme nous amène vers ce sentier discret,
Où l'aventure se pointe afin de nous séduire sans arrêt.
J'aime les fleurs, j'aime la poésie, j'adore celle qui naît de votre lumière qui chasse le moment inquiet.
Amicalement,
André :)