Il en a fallu des années pour que le sol infertile se transforme en terre nourricière.
Il en a fallu du temps, mais aussi du compost, du bois raméal, des engrais verts et surtout du repos. La terre est généreuse, mais ne peut donner plus que ce qu'elle contient. Il fallait d'abord la soigner, la nourrir.
Maintenant, je la sens rassasiée, pleine de vitalité. Elle est suffisamment rassasiée pour que les plantes puissent y puiser tout ce dont elles ont besoin, sans pour autant l'épuiser. Les plantes sont belles, grandes, pleines de vie!
J'ai photographié deux molènes. Les deux ont deux ans et les deux proviennent du même plant mère.
Une des molènes s'est installée au milieu du potager, dans un sol fertile, sur une butte qu'on ne piétine jamais pour ne pas la compacter, qu'on ne retourne jamais non plus.
La deuxième s'est installée juste à côté du stationnement, dans un sol pauvre, compacté, fréquemment piétiné. La différence est impressionnante! Dans la nature, la molène varie en taille selon le sol et les conditions où elle pousse. Elle est rarement aussi grande que celle sur la première photo et rarement aussi petite que l'autre.
Il en aura fallu des années pour que je réalise tout ça.
Ça fait plus de 12 ans que j'habite dans ma petite cabane dans le bois. Dès les premières années, j'ai tenté sans succès de faire un potager. Je rêvais de tomates joufflues, chaudes de soleil, de carottes fraîchement tirées du sol, de petits pois frais, ...
Les plantes étaient chétives, donnaient peu, étaient la cible d'insectes ravageurs et de maladies que je ne savais identifier. Je croyais que je n'avais pas le pouce vert. Qu'est-ce qui m'a retenue de tout remettre en gazon tel que c'était quand j'ai acheté? Un jour de découragement, je dois un peu honteusement avouer, que l'idée m'était même venue de tout asphalter!
Alors que j'entendais des gens dire qu'ils avaient ramassé dix kilos de tomates, moi je n'en avais ramassé que trois... des tomates, pas des kilos. Je questionnais à gauche et à droite. Comment faites-vous? Il me semblait pourtant faire les choses correctement.
Il en a fallu des apprentissages, des échanges, des lectures, des expériences, de l'observation pour que je comprenne enfin. Et encore, plus j'apprends, plus je découvre qu'il y a à apprendre. C'est une histoire sans fin.
Je ne peux m'empêcher de faire le parallèle avec l'humain. À l'instar de la Terre, il ne peut donner plus qu'il n'a et quand il essaie tout de même très très fort de donner ce qu'il n'a pas, il s'épuise... de plus en plus. L'humain doit d'abord se nourrir, se soigner, se reposer afin de pouvoir donner à son tour.
La conclusion de la conclusion maintenant: une terre pleine de Vie, donne des aliments pleins de Vie qui à leur tour contribuent à ce que les gens se sentent plein de Vie!
Youppi la Vie !
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Comme ça Aline . . . découragée au point d'avoir un goût de bitume ! Une chance que tu as er'virée de bord :-)
RépondreSupprimerPierre le pouce Vert !
Une très belle note, autant pour le parallèle terre/humains que pour les superbes photos.
RépondreSupprimerTres joli post, bonsoir belge
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