Une fois l'an, la plupart des québécois
vont se sucrer le bec à la cabane à sucre,
et ce, depuis très très longtemps.Habillez-vous confortablement,
(la ceinture fléchée est en option)
enfilez des bottes chaudes,
mais tout de même élégantes
mais tout de même élégantes
et venez avec moi,
je vous emmène à la cabane à sucre.
Le frère Marie-Victorin disait que c'était un écureuil qui avait découvert l'eau d'érable. Sûrement avait-il déjà observé, comme moi, qu'ils en raffolent.
C'est frénétiquement que celui-ci faisait le tour de l'arbre
pour en lécher goulûment chaque coulisse qui en glissait.
Les amérindiens, grands observateurs de la nature, avaient assurément déjà fait cette constatation puisqu'ils récoltaient la sève au moyen de cornets ou de seaux confectionnés à partir d'écorce de bouleau.
Aujourd'hui, beaucoup d'érablières installent un système de tubulures entre les arbres et l'eau passe ainsi directement de l'arbre à la bouilloire. Je comprends la question de rentabilité, mais je trouve ça triste de voir tous les érables ainsi ligotés.
Ici, c'est encore à l'ancienne qu'on récolte l'eau d'érable, une chaudière à la fois.
Traditionnellement et c'est encore ainsi à quelques rares endroits, les chaudières se ramassent à l'aide d'un cheval tirant un traîneau, pour le plus grand plaisir des enfants... et des grands.
Pour que l'eau coule, la température doit être
en-dessous de zéro la nuit,
en-dessous de zéro la nuit,
au-dessus de zéro le jour.
Ça goûte sucré, mais pas tant que ça.
L'eau d'érable est excellente,
par ses propriétés dépuratives,
pour faire une bonne petite cure après l'hiver.
Traditionnellement les menus étaient principalement composés de soupe aux pois, de jambon, de saucisses, d'omelettes, de fèves au lard, d'oreilles de crisse (grillades de lard), le tout copieusement arrosé de bon sirop d'érable. Ces menus sont d'ailleurs toujours présents dans la majorité des cabanes à sucre, mais tranquillement de nouvelles tendances s'installent. Maintenant on réinvente les classiques, on redéfini les repas. Certaines cabanes offrent des repas végétariens (en cliquant sur ce lien vous verrez une très sympathique vidéo) et certaines autres, comme la cabane Au pied de cochon proposent sur leur menu du foie gras poêlé, des cuisses de canards ou du homard.
Il existe des cabanes à sucre de toutes tailles, certaines pouvant accueillir une vingtaine de personnes, d'autres, quelques centaines. Elles n'ont plus l'allure des cabanes d'autrefois, ce sont, pour plusieurs de grands bâtiments.
La cabane où je vous invite aujourd'hui est toute petite. Elle appartient à Guy, un homme absolument charmant, qui l'a construite, pour le plaisir. Guy et Simon son voisin, ont entaillé les érables, ils ramassent l'eau, la font bouillir et la transforment en sirop ainsi qu'en délicieuse tire sur la neige.
N'ayez pas peur du toutou, il est très gentil.
Même si la cabane n'a pas une vocation commerciale,
elle possède tout l'équipement nécessaire
pour la fabrication du précieux sirop.
Ici, ce sont les évaporateurs
dans lesquels on fait bouillir l'eau.
Ça prend 40 litres d'eau d'érable
et plusieurs heures de "bouillage"
pour faire 1 litre de sirop d'érable.
La température doit atteindre 104°C / 219.2°F
Quelques-uns des accessoires
qu'on retrouve dans la cabane...
Une belle grosse louche
L'écumoire
Le bonnet, un des filtres utilisés
pour couler le sirop
et s'assurer qu'il n'y a aucune impureté
avant de le mettre en pot.
La sertisseuse/canneuse et
bien sûr, les cannes de sirop.
Sortons maintenant dehors pour aller se sucrer le bec
avec la tire sur la neige... un incontournable!
On met du sirop d'érable dans un chaudron,
on fait bouillir cette fois jusqu'à 113.8°C / 236.8°F,
et on verse ensuite la tire chaude sur la neige.
À l'aide d'un bout de bois, ici d'une fourchette,
on enroule vite la tire qui commence à figer.
Laissée trop longtemps sur la neige,
la tire se cristallise ainsi.
C'est joli... et c'est bon aussi.
Vous voulez goûter ?
Le Québec fournit plus de 70% de la production mondiale de sirop. C'est notre or jaune. La tendance actuelle est de valoriser ce produit, de le sortir de la cabane à sucre et d'offrir tout au long de l'année des produits dérivés.
Les fées gourmandes ont déjà goûté à l'onctueux beurre d'érable à tartiner (une recette de Ricardo juste ici ), aux délicieux flocons d'érable à saupoudrer sur les céréales ou sur une tarte aux pommes bien chaude, au vin des anges "Esprit d'érable" à déguster lentement en apéritif ou au dessert. Sliup!
Les Fées utilisent le sirop d'érable sur les crêpes, le gruau, le yogourt, mais aussi en vinaigrette. On mélange simplement de l'huile d'olive, quelques gouttes de réduction de vinaigre balsamique et un petit filet de sirop d'érable.
Sur les salades, c'est tout simplement divin!
Laitue, poire, pousses de luzerne,
coriandre, sésame et pétales de parmesan.
Mes papilles sont en extase !
Merci à France pour l'invitation, à Mance pour l'accueil et les fous-rires, à Guy pour sa générosité ainsi qu'à Simon et sa famille pour la délicieuse dégustation de tire sur la neige.
Ah les cabanes a sucre, doux souvenir du temps ou elles étaient petites et conviviales! J'ai du boire plusieurs milliers de litre d'eau d'érable dans ma vie et lorsque je vois une chaudière prête a déborder j'ai vais d'une bonne grosse gorgée!
RépondreSupprimerTa journée et ton mini reportage me remplie de joie et de bonheur. Je revois par tes photos le moment ou on attelait la grise afin de récolter ce précieux liquide.
Merci beaucoup Miss! Bien heureuse que mon petit reportage t'aie fait revivre de beaux souvenirs! Passe une magnifique journée!
RépondreSupprimerje connaissais cette tradition mais je n'avais jamais visité de cabane à sucre : très coquette et douillette celle-ci ! je ne savais pas non plus que l'on pouvait verser ce délice sur une salade !
RépondreSupprimerMerci pour ce reportage la Fée des bois et belle semaine à toi !